Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a mis en garde contre la menace d’une "guerre civile catastrophique" en Syrie, où la répression menée par le pouvoir ne connaît aucun répit.
Lors d’un déplacement à Istanbul - Turquie - Ban Ki-moon a évoqué un risque réel d’une "guerre civile catastrophique" dans le pays de Bachar El Assad. Le président syrien continue de rejeter en bloc la responsabilité des violences dont est victime son peuple depuis mars 2011.
Face aux récriminations de la communauté internationale, le régime de Damas accuse "des groupes terroristes" d’être derrière les massacres, notamment celui de Houla, le 25 mai dernier, dans lequel 108 personnes, dont 48 enfants, ont été tuées.
La répression menée par le pouvoir ne connaît aucun répit avec au moins 44 morts ce jeudi, dont 30 civils et 14 militaires et déserteurs, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Depuis le début de la révolte il y a près de 14 mois, plus de 13 000 Syriens ont trouvé la mort, en majorité des civils, d’après le dernier bilan établi par l’OSDH.
"Des massacres de ce genre peuvent faire sombrer la Syrie dans une guerre civile catastrophique, une guerre civile dont le pays ne pourra jamais se relever", déclare le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lors d’une visite à Istanbul. Une fois encore, il a exhorté le régime syrien à "honorer son engagement" stipulé dans le plan de paix du médiateur des Nations Unies et de la Ligue arabe, Kofi Annan. Ce plan international de paix peine à faire ses preuves et laisse place à des doutes grandissants quant à son application.
En signe de condamnation du massacre de Houla, plusieurs pays occidentaux, dont la France, ont expulsé des diplomates syriens hors de leurs territoires. Une résolution réclamant l’ouverture d’une enquête sur la tuerie de Houla devrait être adoptée au cours d’une réunion qui se tient ce vendredi 1er juin au Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
A ce jour, la communauté internationale reste divisée sur la question du conflit syrien. La Russie, qui détient un droit de véto au Conseil de sécurité de l’ONU, continue d’afficher son soutien indéfectible au régime de Bachar El Assad. Le président français François Hollande, qui reçoit ce vendredi à Paris le président de la Russie Vladimir Poutine, ne manquera pas de tenter d’infléchir la position russe.