Le Japon a été touché par un violent tsunami ce vendredi 11 mars 2011. Deux jeunes Réunionnais expatriés, Roman et Coralie se sont retrouvés aux premières loges du déchaînement de la nature. Ils nous livrent leurs témoignages.
Roman était assis tranquillement dans son appartement situé dans le quartier d’Asakusa, à Tokyo quand il a ressenti les premières secousses. "Je ne pensais pas à un gros tremblement de terre", raconte-t-il. Le jeune homme précise ensuite qu’il y a beaucoup de secousses telluriques au Japon et que cet épisode sismique a démarré "de façon assez lente, montant en intensité durant la minute où cela a duré".
Mais contrairement à d’habitude, le phénomène dure. Au bout de dix secondes, et alors que les secousses s’intensifient, Roman commence à s’inquiéter. Il se met à sa fenêtre et aperçoit les gens dehors eux aussi surpris par les événements. Pour se protéger, Roman est sorti de son immeuble, de peur que le bâtiment ne s’écroule.
Le jeune homme explique qu’il a rejoint d’autres personnes dehors. Il voit à ce moment que " les immeubles et les poteaux électriques se balancent," et a " l’impression que cela va vraiment tomber, s’effondrer". Le séisme se calme enfin mais d’ores-et-déjà, les spécialistes annoncent qu’il y aura beaucoup de répliques.
Autre lieu, même frayeur. Coralie revenait tout juste de la ville d’Hiroshima où elle effectuait une mission, lorsqu’elle la terre s’est mise à trembler. Se trouvant dans le train au moment des principales secousses, la jeune femme indique ne pas avoir réellement ressenti les effets du séisme. Son train s’est arrêté et les lumières se sont éteintes. Comme les autres passagers Coralie a tenté d’appeler ses proches à l’extérieur pour savoir ce qu’il se passait mais toutes les lignes étaient saturées.
Quatre heures durant, elle est restée coincée dans le train. Grâce à Internet, elle a pu s’informer de l’évolution des événements. Selon Coralie, les bâtiments qui sont construits pour résister aux séismes ont dans l’ensemble tenu. Le calme est revenu dans la capitale nippone, comme l’explique la jeune fille. Mais les secours travaillent toujours d’arrache pied pour venir en aide aux sinistrés dont les habitations ont été emportées par les eaux.
Si le pire semble être passé au Japon, l’inquiétude se fait grandissante du côté des pays du Pacifique, qui s’apprêtent à être balayés à leur tour. L’alerte tsunami a été émise aux Philippines. Coralie s’inquiète quelque peu pour ses parents qui se trouvent à Tahiti. La Polynésie pourrait bientôt passer elle aussi en alerte tsunami. Comme sur la côte ouest des Etats-Unis, des évacuations pourraient être décidées pour protéger la population.
Agée de 26 ans, Claire Pourchez est "gamme designer" a Yokohama depuis 5 ans. Originaire de Sainte Marie, elle tient à témoigner après avoir vécu une sacrée frayeur. "J’habite à Yokohama, donc assez loin de la ou s’est produit le séisme. Ici, on a ressenti une force 6 sur l’échelle de Richter. Il n’y a pas énormément de dégâts autour de moi mais on a ressenti une forte secousse.Quand le séisme a eu lieu, j’etais dans un centre commercial. Il y a eu des alertes, et tout le monde est descendu au même moment. C’etait une sorte de "panique organisée". C’est la première fois que je ressens un séisme aussi gros" explique Claire Pourchez.
Avant de poursuivre : "J’ai essayé de retourner au travail quelques minutes après, mais il y a eu une réplique. Le réflexe dans ces moments là, c’est de s’éloigner au maximum de tout ce qui peut tomber. On s’est réfugié dans un parc avec des milliers d’autres personnes.Toutes les lignes de train sont coupées, j’ai dû rentrer à pied chez moi, j’ai mis plus de 5 heures ! A la maison, il y a quelques affaires qui sont tombées mais sans plus. Ici, les meubles sont attachés au mur. Heureusement le tsunami n’a pas touché notre côte. Des que je suis rentré chez moi, j’ai pu rassurer mes proches qui habitent à la Réunion. Je suis sur Skype avec eux depuis tout à l’heure, je rassure tout le monde".