La cérémonie des obsèques du leader nord-coréen, Kim Jong-il, décédé le 17 décembre, a été retransmise en direct par la télévision d’État. Les funérailles de l’ancien homme fort du régime, qui devront durer deux jours, ont débuté ce mercredi. Conjointement, le régime multiplie les signes d’allégeance pour son fils Kim Jong-un qui le succède à la tête du pays.
Dans un climat enneigé, les Nord-Coréens sont venus en masse à Pyongyang pour rendre un dernier hommage à Kim Jong-il. La cérémonie des obsèques de l’ancien homme fort du régime a débuté ce jour et retransmise en direct la télévision d’État. Encore une fois, la population nord-coréenne a montré sa loyauté envers la dynastie Kim.
En tête de cortège s’avançait lentement une limousine noire hissant un portrait géant de Kim Jong-il. Une autre limousine transportait la dépouille du défunt dans un cercueil noir recouvert d’un drapeau rouge, précédée d’une voiture surmontée d’un gros bouquet de fleurs blanches.
Son fils et successeur, Kim Jong-un, revêtu d’un costume sombre, marchait lentement à droite du corbillard. Près de lui, figuraient entre autres son oncle par alliance, Jang Song-thaek ainsi que d’autres personnalités issues du Parti des travailleurs de Corée, le seul parti du pays.
Plusieurs dignitaires de l’armée en uniforme comme Ri Yong-ho, le chef d’état-major et Kim Yong-chun, le ministre des Forces armées, escortaient le véhicule funéraire sur sa gauche.
Des dizaines de milliers de soldats se dressaient sur la place du mausolée Kumsusan d’où le corps du défunt a été emmené. Tête nue et courbée, ils ont salué leur leader. « C’est la plus grande perte pour notre parti et la nation », devait commenter, la voix étouffée par le chagrin, un journaliste de la chaîne d’Etat.
« Après une rapide revue de la garde d’honneur par un officier sabre au clair, un orchestre a joué l’hymne national », a relaté Le Point. Le cortège, suivi de voitures civiles et militaires, a par la suite emprunté un grand boulevard de Pyongyang. Après quelques heures de défilé, le cortège se redirigeait vers le mausolée. Durant le long trajet qu’il empruntait, la foule était amassée sur les deux côtés de la route. Civils et militaires témoignaient son affliction par des cris de larmes.
Manifestement, cette cérémonie a été grandiose. Le protocole bien orchestré s’apparente à celui exécuté en 1994, lors des obsèques de Kim Il-sung, père du défunt et fondateur de la Corée du Nord communiste. Ce mercredi a été une occasion pour le régime de renfoncer la légitimité du jeune Kim Jong-un, placé à la tête du pays après le décès de son père. Tous les medias nord-coréens le vénèrent en lui attribuant le titre de « leader suprême du parti, de l’État et de l’armée ». Âgé de moins de 30 ans, il devra cependant diriger un pays dont l’économie est au plus mal et les ressources ne pouvant même pas nourrir correctement la population. Par contre, le pays dispose d’1,2 million de soldats, de nombreux avions, missiles, navires de guerre, sans parler de sa bombe atomique.
Par ailleurs, des centaines de personnes sont venues déposer des fleurs devant le consulat nord-coréen de Dandong, une agglomération chinoise frontalière. Inversement, des opposants nord-coréens, qui ont émigré en Corée du Sud, ont envoyé des ballons, en direction du nord, portant plus de 200 000 tracts qui incitaient la population nord-coréenne à s’insurger contre la dynastie Kim.
Rappelons qu’aucune délégation étrangère n’a pu assister aux obsèques de Kim Jong-il ce mercredi. En revanche, LCI a rapporté que l’ambassadeur chinois en Corée du Nord aurait assisté à cette cérémonie sans avoir pu, toutefois, établir avec certitude sa présence comme l’a indiqué le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.