L’accord de la conférence de suivi du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), portant sur le désarmement et la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Proche-Orient, a été globalement bien accueilli mais a irrité Israël qui a annoncé son refus de le mettre en oeuvre.
NICOSIE (AFP) - L’accord de la conférence de suivi du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), portant sur le désarmement et la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Proche-Orient, a été globalement bien accueilli mais a irrité Israël qui a annoncé son refus de le mettre en oeuvre.
L’accord, le premier depuis 10 ans, a été salué par le président américain Barack Obama qui l’a qualifié d’"équilibré et réaliste".
"Les Etats-Unis saluent l’accord obtenu lors de la conférence de suivi du Traité de non-prolifération (TNP) pour renforcer le régime de non-prolifération globale", déclare M. Obama dans un communiqué.
Il a cependant ajouté être "fortement" en désaccord avec le fait que la conférence ait singularisé Israël dans sa section consacrée au Proche-Orient.
Le document, adopté par consensus, affirme qu’¨il importe qu’Israël adhère au traité et place toutes ses installations nucléaires sous les garanties globales de l’AIEA" (Agence internationale de l’énergie atomique). En revanche, il ne mentionne pas l’Iran.
Le texte prévoit l’organisation en 2012 d’une conférence internationale, "à laquelle tous les Etats de la région sont censés participer et devant mener à l’établissement" d’une telle zone, ce qui implique la présence d’Israël et de l’Iran.
Israël, considéré comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient mais qui n’est pas signataire du TNP, a fustigé l’accord et affirmé qu’il ne participerait pas à sa mise en oeuvre.
"Cette résolution est profondément hypocrite et défaillante, a indiqué un communiqué du gouvernement israélien publié à Toronto, où le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est arrivé vendredi pour une visite de quatre jours au Canada.
"Elle ignore les réalités du Proche-Orient et les vraies menaces auxquelles la région et le monde tout entier sont confrontés", a estimé le gouvernement précisant qu’"étant donné la nature biaisée de cette résolution, Israël ne sera pas en mesure de prendre part à sa mise en oeuvre".
Israël s’oppose à la création d’une zone sans armes nucléaires au Proche-Orient tant que la paix n’y règne pas.
L’Etat hébreu mène depuis quatre décennies une politique "d’ambiguïté" sur le nucléaire avec le soutien des Etats-Unis en proclamant que l’Etat hébreu ne sera pas le "premier pays à introduire l’armement nucléaire au Moyen-Orient".
La République islamique d’Iran, accusée malgré ses démentis par une partie de la communauté internationale de chercher à se doter de l’arme nucléaire s’est pour sa part félicitée du résultat de la conférence sur le TNP.
"C’est un pas en avant vers la création d’un monde sans armes nucléaires", a estimé Ali Asgar Soltanieh, représentant de l’Iran à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) cité par l’agence officielle Irna.
La France par la voix de son ministre des Affaires étrangères a accueilli favorablement ce document à l’instar de l’Union européenne.
"La France se félicite de l’adoption, par la conférence, d’un document final comportant une feuille de route ambitieuse, apte à relancer la dynamique de ce Traité essentiel qu’est le TNP", a indiqué dans un communiqué Bernard Kouchner.
"Les textes auraient certes pu, selon nous, être plus incisifs sur les crises de prolifération, en particulier la crise iranienne qui est au coeur des préoccupations de la communauté internationale", a-t-il ajouté.
A Bruxelles, la chef de la diplomatie de l’UE Catherine Ashton a salué "avec enthousiasme" le texte.
"L’UE va immédiatement s’atteler à la préparation de sa contribution au processus d’application de la résolution sur le Proche-Orient", a-t-elle indiqué.