Une mosquée de Cisjordanie a été endommagée mardi avant l’aube par un incendie, imputé par un responsable palestinien à des colons israéliens, mais qui selon les enquêteurs israéliens pourrait être dû à un court-circuit.
AL-LOUBBAN AL-CHARQUIYA (Cisjordanie) (AFP) - Une mosquée de Cisjordanie a été endommagée mardi avant l’aube par un incendie, imputé par un responsable palestinien à des colons israéliens, mais qui selon les enquêteurs israéliens pourrait être dû à un court-circuit.
Selon Jamal Daraghma, le maire de la localité d’Al-Loubban al-Charquiya dans le nord de la Cisjordanie occupée, où est située la mosquée, "des colons ont mis le feu à la mosquée" vers 03H00 locales (00H00 GMT).
L’administration militaire israélienne en Cisjordanie a ouvert une enquête, en coordination avec les Palestiniens, pour tenter de déterminer si cet incendie est d’origine criminelle ou accidentelle, a indiqué à l’AFP une source militaire.
Selon les enquêteurs israéliens sur place, le sinistre pourrait avoir été provoqué par un court-circuit. La mosquée était en rénovation.
Toutefois, des responsables locaux palestiniens ont indiqué que les autorités israéliennes les avaient avertis lundi de la possibilité d’une attaque de colons en représailles à la démolition par l’armée de six constructions illégales dans la colonie de Shavei Shomron, près de Naplouse.
"Nous avons été averti officiellement que des colons pourraient essayer d’attaquer des maisons palestiniennes à cause de la démolition de maisons (juives) construites sans permis", a déclaré à l’AFP le gouverneur de Naplouse dans le nord de la Cisjordanie, Jibril al-Bakri.
Al-Loubban al-Charquiya est un village au nord de Ramallah, situé près des colonies juives d’Eli, de Maalé Nevona et de Shilo.
Le 14 avril, des colons ont vandalisé une mosquée dans la localité de Houwara près de Naplouse. Ils avaient écrit le nom en hébreu du prophète Mahomet assorti de l’étoile de David, symbole du judaïsme, sur l’un des murs du lieu de culte.
En décembre 2009, des colons avaient endommagé une mosquée du village de Yassouf (nord), non loin de là.
Des colons extrémistes pratiquent depuis des mois une politique de représailles systématiques —dite du "prix à payer"— qui consiste à attaquer des cibles palestiniennes chaque fois que les autorités israéliennes prennent des mesures qu’ils considèrent comme allant à l’encontre de la colonisation.
Afin de tenter d’empêcher des exactions anti-palestiniennes de la part de colons, les autorités israéliennes ont mis sur pied en avril une unité spéciale de garde-frontières stationnée dans le nord de la Cisjordanie.
Cette décision avait été prise après de violents affrontements entre colons extrémistes et soldats.
Le 20 avril, date anniversaire de la création de l’Etat d’Israël, des colons avaient été empêchés par l’armée de pénétrer dans un village palestinien proche de la colonie de Yitzhar dans la région de Naplouse. Les colons avaient lancé des pierres sur les soldats dont un avait été légèrement blessé.
Ensuite, sept colons avaient été interpellés à Yitzhar, un bastion des colons les plus extrémistes, par la police israélienne.