Stanislas Lalanne, l’évêque de Pontoise, a tenu des propos qui ont choqué l’opinion. Il a déclaré ne pas savoir si la pédophilie était un péché, mais suite aux réactions, il a dû clarifier ses pensées dans un communiqué.
Après la polémique suscitée par ses propos ambigus, l’évêque de Pontoise, Mgr Stanislas Lalanne, a tenu à apporter des précisions, rapporte Le Point qui rappelé ce qu’il avait dit : la pédophilie est « un mal », mais qu’il ne « saurait pas dire » si c’est un péché. Ses propos ont choqué les victimes d’un prêtre pédophile à Lyon qui s’en sont émues hier.
« La pédophilie, dans tous les cas, est un péché objectivement grave, un crime atroce qui offense Dieu et blesse la dignité de la personne humaine créée à son image (Benoît XVI) », a écrit dans la soirée dans un communiqué Mgr Stanislas Lalanne. « La question difficile qui se pose pour chaque cas, c’est le degré de conscience et donc de responsabilité de celui qui commet des actes aussi atroces », ajoute-t-il.
Les précisions de Mgr Stanislas Lalanne interviennent après des déclarations faites mardi sur RCF, réseau de 63 radios chrétiennes francophones. « La pédophilie est un mal. Est-ce que c’est de l’ordre du péché ? Ça, je ne saurais pas dire, c’est différent pour chaque personne. Mais c’est un mal et la première chose à faire, c’est de protéger les victimes ou les éventuelles victimes », a-t-il déclaré.
Mgr Lalanne était l’invité de l’émission Le Temps de le dire consacrée à « L’Église de France face à la pédophilie ». Un peu plus tard, plusieurs auditeurs heurtés par ses propos l’ont relancé et l’évêque a précisé : « C’est un mal profond. Les choses sont très, très claires. Est-ce que c’est péché ou pas ? Je ne sais pas et ça peut être différent suivant chacun. Donc on ne peut pas généraliser », a ajouté le responsable religieux.
« La difficulté, c’est quelle conscience la personne a de ce mal ? Comment elle s’en sent responsable ? Quand on commet un péché, on a conscience qu’on blesse la relation à l’autre et qu’en blessant la relation à l’autre, on blesse la relation avec Dieu », poursuit Mgr Stanislas Lalanne. « On est dans l’ordre du péché mais est-ce que cet homme est pécheur au sens strict du terme ? Je ne peux pas le dire, à chaque fois, on ne peut pas parler de façon générale », a-t-il conclu.
Les associations de victimes scandalisées
Les membres de l’association La Parole libérée, qui ont mis au grand jour des affaires de pédophilie jusque-là tues à Lyon, dénoncent une « communication de l’Église de France empreinte de maladresses et d’amateurisme » dans un communiqué diffusé hier. Pour eux, les propos de Mgr Stanislas Lalanne résonnent « de manière violente et dégradante pour les victimes d’actes de pédophilie ».
Bernard Preynat un prêtre lyonnais, avait été inculpé pour des agressions sexuelles commises il y a plus de 25 ans sur des scouts, fin janvier. Une enquête avait été ouverte pour non-dénonciation visant les responsables du diocèse, dont le cardinal Philippe Barbarin. Depuis, quatre autres affaires de religieux accusés de pédophilie ou d’agressions sexuelles sont venues ou revenues à la surface dans le diocèse de Lyon. Le pape François, comme ses deux prédécesseurs Benoît XVI et Jean-Paul II, a plusieurs fois condamné clairement la pédophilie comme un « péché ».