Près d’une cinquantaine de corps de femmes et d’enfants carbonisés, égorgés, poignardés ou mutilés ont été découverts à Homs, berceau de la rébellion, dans le centre de la Syrie. Les forces gouvernementales et les militants se rejettent la responsabilité de ce massacre.
Des images d’horreur, dont des photos et vidéos, diffusées par des militants syriens montrent des dépouilles d’enfants « à la tête ensanglantée et au visage mutilé, ainsi que des corps complètements carbonisés, égorgés ou poignardés », rapportent les médias, soulignant que la ville de Homs, haut lieu de la contestation populaire est tombée à 70% aux mains de l’armée gouvernementale après des assauts sanglants de ces derniers jours.
« Les corps d’au moins 26 enfants et 21 femmes ont été retrouvés dans les quartiers de Karm al-Zeitoun et Al-Adawiyé, dont certains égorgés, d’autres poignardés, par les chabbiha », les milices pro-régime qui participent à la répression, raconte un membre de la Commission générale de la révolution syrienne. Ce militant affirme que « certaines femmes ont été violées avant d’être tuées ».
Le ministre syrien de l’Information Adnane Mahmoud a accusé « les gangs terroristes », soit implicitement les militants, d’avoir perpétré ces exactions « en vue de susciter des réactions internationales contre la Syrie », des accusations formellement contestées par les intéressés, qui voient dans ce massacre la main des forces gouvernementales.
La répression sanglante menée par le régime du président Bachar al-Assad ne connaît aucun répit alors que le Conseil de sécurité de l’ONU ne parvient pas à s’entendre sur une résolution en raison du véto de la Russie et de la Chine.
Les autorités syriennes "devront répondre de leurs actes devant la justice" internationale, réclame le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a pour sa part exhorté "toutes les nations", en référence à la Russie et la Chine, à soutenir le plan de la Ligue arabe pour mettre fin à la crise syrienne. De même, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a invité le président Assad à prendre ses dispositions "dans les jours prochains" pour répondre aux propositions de l’émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe, Kofi Annan, afin d’arrêter les violences contre la population civile.
Depuis le début de la contestation le 15 mars 2011, soit il y a près d’un an, l’OSDH (Observatoire syrien des droits de l’homme) a dénombré sur tout le pays plus de 8.500 morts, et des milliers d’autres blessés et réfugiés.