Hier à Damas, l’ambassade de France et l’ambassade des Etats-Unis ont été la cible d’une série d’attaques menée par des partisans du président syrien Bachar Al-Assad. Jets de pierre, drapeaux brûlés, bâtiments dégradés, voitures incendiées… Trois personnes parmi les personnels diplomatiques ont été blessées. Les autorités françaises et américaines ont fermement condamné ces " outrages ".
Jeudi 7 et vendredi 8 juillet, les ambassadeurs de France, Eric Chevallier, et des Etats-Unis, Robert Ford étaient allés à la rencontre des habitants de Hama, foyer de la contestation au régime, pour exprimer leur solidarité. Une visite qui a suscité la colère des autorités syriennes. Le ministère de l’Intérieur syrien a accusé l’ambassadeur américain d’avoir apporté son soutien aux "saboteurs" dans le but de les "inciter à manifester" contre le régime.
Dès samedi, des manifestations pro-régime se sont produites devant les ambassades de France et des Etats-Unis. Elles ont été "marquées par des outrages contre les emblèmes de la République : drapeaux français brûlés et nombreuses dégradations (jets de projectiles dans l’enceinte, destruction de véhicules)", selon le Quai d’Orsay.
Hier lundi 11 juillet, les manifestations ont pris une tournure de plus en plus violente. "On a eu un assaut pendant trois heures et demie, de gens qui n’avaient rien à voir avec des manifestants mais qui étaient des gens très entraînés et qui ont attaqué au bélier l’ambassade et la résidence", a raconté l’ambassadeur de France, Eric Chevallier. Un groupe d’individus "avec des pavés ont cassé pratiquement toutes les vitres pourtant blindées de la façade de l’ambassade et ont essayé de pénétrer dedans", a-t-il relaté. "Il a fallu à un moment donné que l’une des personnes de la sécurité de l’ambassade tire des tirs de sommation pour les disperser parce qu’ils étaient en train de pénétrer dans l’ambassade", a souligné l’ambassadeur français. Les assaillants étaient "des gens qui attaquaient avec des énormes blocs de pierre les différentes portes de l’ambassade (...) Ils ont par ailleurs explosé l’une de mes deux voitures complètement", a-t-il ajouté. Le ministère des Affaires étrangères à Paris a rapporté qu’il y avait eu trois tirs et trois agents de sécurité de l’ambassade ont été blessés.
"La France condamne avec la plus grande énergie de tels agissements qui contreviennent de manière flagrante aux obligations de la Syrie au regard du droit international", a réagi le porte-parole du ministère des affaires étrangères français, Bernard Valero. Déjà dimanche, le Quai d’Orsay a convoqué l’ambassadrice de Syrie à Paris pour dénoncer ces "outrages"."Ce sont des attaques récurrentes et les forces de sécurité ne font rien", a déploré lundi soir la diplomatie française.
De leur côté, les Etats-Unis ont réagi avec vigueur. Selon la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, le régime syrien a désormais perdu toute légitimité, et le président Bachar Al-Assad " n’est pas indispensable". " Quiconque, y compris le président Assad, pense que les Etats-Unis espèrent secrètement que le régime échappera à la tourmente, pour continuer à brutaliser et opprimer, se trompe. Le président Assad n’est pas indispensable ", a-t-elle déclaré.