Deux jours avant les attentats du 11 septembre, il y a vingt ans, Massoud fut assassiné par un commando d’Al Qaida. Masood Khalili avait confié, en 2019, avoir perdu un ami.
Il a 20 ans, une attaque terroriste avait été perpétrée contre les deux tours jumelles du World Trade Center, aux Etats-Unis. Le commandant afghan Ahmed Chah Massoud, qui incarnait la résistance face au régime taliban, avait essayé de prévenir l’Occident de la menace, en vain. Deux jours avant le drame, il fut assassiné par un kamikaze d’Al-Qaïda. Le poète afghan Masood Khalili était avec lui au moment du meurtre, le 9 septembre 2001. En recevant une équipe d’Ouest-France dans sa bibliothèque à Kaboul, en 2019, il a confié : "J’ai surtout perdu un ami et je lui dois la vie".
En avril 2001, A. C. Massoud s’était déplacé en France. En prenant la parole à la tribune du Parlement européen, à la demande de Nicole Fontaine, il avait prévenu "contre les risques associés aux talibans et Al Qaïda". En revenant dans son pays, le commandant avait appelé M. Khalili, alors qu’il s’apprêtait à livrer un combat face à des troupes de talibans. "J’ai juste obéi. Je ne savais rien lui refuser", selon celui qui fut son messager pendant toute la guerre contre les Soviétiques.
Le 9 septembre 2001, deux faux journalistes étaient venus interviewer A. C. Massoud. "Dès les premières questions, la tension est montée. J’ai deviné qui ils étaient. Je me penchais à son oreille lorsque le cameraman a fait exploser sa ceinture", confiait M. Khalili. Le commandant afghan avait été tué. Le poète avait, quant à lui, échappé à la mort grâce à son passeport, qu’A. Massoud avait glissé dans la poche gauche, contre son cœur. "Je lui dois la vie (à Massoud)", disait-il.