La Chine développe le plus haut parc éolien du pays, à 3000 mètres d’altitude grâce aux mécanismes internationaux de crédit carbone mis en place dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Un projet de 39 millions d’euros, financé à 77% par l’agence française de développement.
En inaugurant la ferme éolienne de Sainte Suzanne le 8 novembre 2006, Paul Vergès, le Président du Conseil Régional avait averti : “quant la Réunion sera couverte d’éoliennes comme la Californie ou l’Andalousie, un grand pas aura été fait”. La Réunion est loin d’être couverte d’éoliennes et l’exemple vient aujourd’hui de la Chine.
Direction la ville de Dali, dans le sud ouest de la Chine et la province du Yunnan. 41 d’éoliennes de 48 mètres de haut, tracent une impressionnante ligne de crête à 3.000 mètres d’altitude. Le vent, c’est l’énergie verte en croissance fulgurante. Ce parc éolien est la démonstration de force, d’un secteur devenu une priorité gouvernementale.
Premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, la Chine, qui dépend à plus de 70% du charbon dans son mix énergétique, compte pour atteindre son objectif de 15% d’énergies renouvelables en 2020, s’appuyer sur deux éléments : l’eau et le vent.
Dans la province du Yunnan, le potentiel naturel est tout d’abord l’eau. Chaque habitant possède plus de 10 000 m3 de ressources d’eau, soit quatre fois plus que la moyenne nationale chinoise. La
production d’énergie hydroélectrique de la Chine est la première du monde aujourd’hui devant la Canada. Mais avec les éoliennes, qui fonctionnent à plein, d’octobre à avril, le vent est complémentaire de l’eau, aux rendements nettement moindres durant cette période. Résultat : la progression chinoise est nettement supérieure à l’évolution mondiale du secteur. La Chine se classe désormais au quatrième rang mondial, derrière les Etats-Unis, l’Allemagne et l’Espagne.
Ce développement de l’éolien en Chine est absolument sans équivalent dans le monde selon les spécialistes du Global Wind Energy Council. Et au rythme actuel, ils seront premiers au monde en termes de capacité installée deux ans. C’est grâce notamment au protocole de Kyoto que ces projets peuvent se développer. Les pays industrialisés pouvant effacer une partie de leurs émissions de gaz à effet de serre en investissant dans des projets propres dans les pays en développement.
Avec la puissance installée les éoliennes de Dali, qui fonctionnent depuis dix mois, permettent de produire chaque année autant d’électricité qu’avec 20.000 tonnes de charbon. Elles devraient ainsi permettre d’éviter l’émission de 50.000 tonnes de CO2, l’un des principaux gaz à effet de serre. Mais le défi de la Chine est désormais de se concentrer sur la qualité et plus seulement la quantité, en améliorant en particulier la performance des turbines et, élément crucial, le taux de raccordement au réseau électrique.