Lors de la seconde journée du sommet des 28 à Chicago lundi, l’Otan s’est engagé à retirer toutes les troupes déployées en Afghanistan d’ici fin 2014 mais a affirmé d‘ores et déjà son rôle de soutien au gouvernement de Kaboul afin d’empêcher les talibans à réoccuper le territoire.
Après le sommet de Chicago, durant lequel les 28 pays membres de l’Otan avaient affirmé le
retrait des troupes de l’Afghanistan d’ici la fin 2014, des réunions préparatoires d’état-major vont se succéder en Métropole dans les jours qui viennent.
"Ce que nous entendons par guerre d’Afghanistan est fini, mais notre attachement à notre amitié et notre partenariat avec l’Afghanistan continue", a assuré Barack Obama hier après un entretien avec son homologue afghan Hamid Karzaï. Une manière de réitérer l’appui que l’Alliance compte fournir au gouvernement afghan afin de prévenir toute invasion talibane et d’établir une nouvelle mission pour l’après-2014. Il s’agira cette fois-ci d’ “un solide soutien politique et pratique à long terme”, excluant toute opération de combat.
Les 28 se sont également mis d’accord pour aider financièrement l’armée afghane pendant la “décennie de reconstruction”, c’est-à-dire, entre 2014 et 2024. A ce propos, la communauté internationale prévoit un financement de 4,1 milliards de dollars (environ 3,300 milliard d’€) à condition que le gouvernement de Kaboul accepte de réduire le nombre des hommes déployés sur le terrain à 228 000.
Les Etats-Unis se disent prêts à assurer la moitié du budget tandis que le reste sera fourni, d’une part par l’Etat afghan (près de 400 millions d’€) et d’autre part, par les autres pays membres de l’Alliance (environ 1 milliard d’€).
S’agissant du retrait des troupes occidentales, la France a réussi, lors de ce sommet, à imposer son choix de retirer ses soldats de l’Afghanistan d’ici la fin de l’année.
Les autres pays membres de l’Alliance, quant à eux, ont opté pour la stratégie des Etats-Unis, prévoyant un retrait progressif des 130.000 militaires.
Mais l’Otan doit penser aussi aux moyens de rapatrier tous les armements et matériels utilisés sur le territoire depuis 2001, début de la mission. A ce sujet, l’organisation se voit confronter à un problème de taille, les critères imposés par Pakistan.
Avant tout, le gouvernement pakistanais attend des excuses de la part de l’organisation pour la mort de 24 soldats, tués lors d’un bombardement par erreur d’un poste-frontière, en novembre dernier, par des éléments de l’Isaf.
Secundo, il exige l’arrêt de l’utilisation de drones américains sur son territoire pour traquer des talibans ou des membres d’al-Qaïda. Cette méthode viole, selon les autorités locales, la souveraineté du Pakistan.
Enfin, les pakistanais attendent toujours un retour financier conséquent sur ce retrait des troupes vue que leur frontière est un passage obligé pour les convois occidentaux.
Source : Le Point