Illustration - SOPA Images/SIPA
"Je n’ai jamais acheté de riz parce que mes soutiens m’en donnent tellement que je pourrais pratiquement en vendre", a affirmé le ministre japonais de l’Agriculture, Taku Eto. Cette remarque déplacée lui a coûté son poste.
Récemment, le gouvernement japonais a dû activer ses réserves stratégiques de riz afin d’éviter une pénurie. Les mauvaises récoltes de 2023, causées par une chaleur exceptionnelle, et les achats massifs dus à l’alerte d’un possible mégaséisme, ont alimenté la crise.
Dans ce climat tendu, le ministre de l’Agriculture, Taku Eto, a annoncé sa démission le mercredi 21 mai après une remarque malvenue. "Je viens de remettre ma démission au Premier ministre Shigeru Ishiba", a-t-il déclaré à la sortie du bureau du chef du gouvernement. Ce dernier a accepté son départ "pour ne pas mettre à l’arrêt la politique agricole", rapporte Le Figaro.
La décision du ministre fait suite à une remarque très mal perçue par l’opinion. Lors d’un rassemblement public dimanche 18 mai, il a affirmé "ne jamais acheter de riz, car il en recevait gratuitement de ses soutiens, ajoutant même qu’il aurait pu en revendre".
Dans un pays confronté à une hausse spectaculaire des prix alimentaires, ses propos ont suscité la colère.
Lundi, il a tenté de minimiser ses propos, affirmant avoir exagéré et provoqué la colère de sa femme. "Elle m’a fait remarquer qu’elle allait acheter du riz quand notre stock est épuisé", a-t-il renchéri, selon 20 Minutes.
Malgré ses tentatives d’apaisement, les critiques ont continué de croître. Junya Ogawa, secrétaire général du principal parti d’opposition, le Parti démocratique constitutionnel du Japon, a qualifié ces propos du ministre d’"inacceptables et totalement déconnectés".
Le Premier ministre a nommé Shinjiro Koizumi au ministère de l’Agriculture. Ancien ministre de l’Environnement et figure appréciée des médias, il est aussi le fils de l’ex-Premier ministre Junichiro Koizumi.
Shigeru Ishiba a déclaré qu’il s’attendait à ce que ce nouveau responsable "s’attaque activement à la flambée des prix du riz".
> A lire aussi : Scandale de fraude financière au Japon : démission en cascade de quatre ministres
