Mohammed Nasser \ apaimag/SIPA
L’ONU alerte sur une crise humanitaire après la décision du gouvernement israélien qui prévoit la prise totale de la bande de Gaza. Ce projet, qui inclut le départ forcé de la population et une limitation de l’aide humanitaire.
Le cabinet de sécurité israélien a donné son feu vert à une intensification de l’offensive dans la bande de Gaza. Selon une source officielle, cette stratégie vise à prendre le contrôle de l’ensemble du territoire. L’approbation du plan est intervenue dans la nuit du dimanche au lundi 5 mai, peu après l’appel de dizaines de milliers de réservistes.
Alors que 2,4 millions de Palestiniens vivent sous un blocus strict depuis le 2 mars, les Nations unies tirent la sonnette d’alarme. Le manque de nourriture et de soins fait craindre une famine dans la bande de Gaza. Israël affirme que les denrées disponibles suffisent pour l’instant, mais envisage une distribution "si nécessaire".
Le projet prévoit également le "départ volontaire" des Gazaouis. Cette mesure rappelle l’idée lancée par Donald Trump en février, visant à déplacer les habitants vers des pays voisins. L’Égypte et la Jordanie ont rejeté cette hypothèse. Une agence israélienne aurait été créée pour faciliter ces départs, rapporte BFMTV.
Le Forum des familles d’otages dénonce une mise en danger des captifs israéliens et des soldats. L’ONU, par la voix de l’Ocha, rejette un plan "contraire aux principes humanitaires". Les humanitaires s’inquiètent du démantèlement des circuits actuels de distribution, sous contrôle de l’ONU. "Les responsables israéliens ont cherché à fermer le système de distribution d’aide existant géré par les Nations unies et ses partenaires humanitaires et à nous faire accepter de livrer des fournitures via des plateformes israéliennes dans des conditions fixées par l’armée israélienne, une fois que le gouvernement aura accepté de rouvrir les points de passage", a déclaré le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) dimanche.
Depuis la reprise de l’offensive le 18 mars, les bombardements israéliens se sont intensifiés. Le Hamas accuse Israël de chantage humanitaire. Le conflit a causé la mort de plus de 52 000 Gazaouis, en majorité civils, et 850 soldats israéliens. Le sort de plusieurs dizaines d’otages reste incertain.
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