Le leader d’opposition réformateur Mehdi Karoubi a renouvelé mercredi ses critiques contre le président Mahmoud Ahmadinejad, mettant en cause sa "légitimité" un an après sa réélection contestée à la tête de l’exécutif iranien.
TEHERAN (AFP) - Le leader d’opposition réformateur Mehdi Karoubi a renouvelé mercredi ses critiques contre le président Mahmoud Ahmadinejad, mettant en cause sa "légitimité" un an après sa réélection contestée à la tête de l’exécutif iranien.
Dans un bilan de la situation en Iran à la veille du 1er anniversaire le 12 juin de cette réélection qui a provoqué une grave crise politique dans le pays, M. Karoubi a déploré que "la révolution mange ses enfants", en allusion à la répression sévère contre les opposants à M. Ahmadinejad.
"Nous constatons que le phénomène de +la révolution qui mange ses enfants+ frappe la majorité de la génération qui a fait la révolution, à cause de la personne à la tête de l’exécutif", a déclaré l’ex-président réformateur du Parlement dans une interview publiée sur son site Sahamnews.
"Si cette personne avait été désignée par le peuple cela ne nous causerait pas d’états d’âme, mais elle n’a pas de légitimité populaire ni légale", a-t-il ajouté dans une claire allusion au président iranien.
M. Karoubi avait mis en cause à plusieurs reprises depuis un an la légitimité de la réélection de M. Ahmadinejad, jugée entachée de fraudes massives, mais il avait indiqué en janvier reconnaître de facto l’autorité du président dans la mesure où elle avait été confirmée par le Guide de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei.
L’ex-chef du Parlement est devenu l’une des figures de l’opposition aux côtés d’autres acteurs historiques de la révolution islamique comme l’ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi ou les ex-présidents Mohammad Khatami et Akbar Hachémi Rafsandjani.
MM. Moussavi et Karoubi ont dit leur souhait d’organiser le 12 juin des manifestations contre la réélection de M. Ahmadinejad, mais ont précisé attendre l’autorisation du pouvoir avant de lancer un appel national à la manifestation.
La police a averti qu’elle réprimerait toute manifestation non autorisée.
La répression des précédentes manifestations a fait des dizaines de morts et entraîné des milliers d’arrestations.
