Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a ordonné samedi une enquête après la diffusion sur une chaîne de télévision d’images particulièrement atroces du lynchage d’un kamikaze par des policiers.
BAGDAD (AFP) - Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a ordonné samedi une enquête après la diffusion sur une chaîne de télévision d’images particulièrement atroces du lynchage d’un kamikaze par des policiers.
"Le Premier ministre Nouri al-Maliki, en tant que chef des forces armées, a ordonné la constitution d’un haut comité pour enquêter sur les scènes inhumaines diffusées par une chaîne satellitaire", a indiqué la télévision publique al-Iraqiya.
Sur la vidéo, diffusée depuis jeudi soir à chaque bulletin d’information sur la chaîne irakienne d’opposition Sharqiya, on voit des policiers frapper avec leurs pieds et marcher sur le corps inanimé d’un homme à terre le visage sanguinolent.
Un officier de police a indiqué à l’AFP que la scène remonte au 28 (BIEN le 28) février 2007, lorsqu’un kamikaze algérien à bord d’un camion transportant des bonbonnes de gaz piégées et du chlorite a tenté de pénétrer dans l’enceinte du poste de police de Bab al-Cheikh, dans le centre de Bagdad, pour sa faire exploser.
"Par chance, il a été bloqué à l’entrée par la voiture d’un lieutenant nommé Nawaf qui venait en sens inverse. Cet officier a ouvert le feu avant d’être blessé par le kamikaze", a-t-il expliqué.
"Il y a eu ensuite des échanges de tirs entre les policiers et des rebelles qui suivaient le kamikaze à bord de trois voitures. Puis le camion a explosé. Les insurgés ont réussi à s’enfuir laissant le kamikaze, qui a été rattrapé par les policiers alors qu’il tentait de s’échapper à pied", a-t-il ajouté.
"C’était la pire des périodes pour nous avec des attaques quotidiennes contre les policiers. Ceci explique ce qui s’est passé", a-t-il confié.
Depuis l’invasion conduite par les Etats-Unis en 2003, 9.500 policiers et militaires ont été tués par des rebelles.
La diffusion de cette vidéo intervient juste après la publication d’un rapport de l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch, affirmant que des détenus ont été violés, torturés à l’électricité et frappés dans une "prison secrète" à Bagdad.