Mohammed Nasser \ apaimag/SIPA
Le conflit entre la Palestine et Israël continue de s’aggraver, affectant gravement les secouristes. L’ONU dénonce une escalade de violence.
Le 30 mars 2025, le Croissant-Rouge palestinien a signalé la découverte de quinze corps de secouristes dans une fosse commune à Rafah, au sud de la bande de Gaza.
Les victimes faisaient partie d’un convoi médical visé par des frappes israéliennes. Les huit membres du Croissant-Rouge et un travailleur de l’Organisme international portaient encore leurs uniformes et équipements de secours.
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s’est déclaré "choqué par les attaques de l’armée israélienne", selon son porte-parole Stéphane Dujarric. Il a exigé une "enquête complète, minutieuse et indépendante" sur toutes les attaques perpétrées contre les travailleurs humanitaires. Ces 15 décès portent à "au moins 408" le nombre d’humanitaires tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023. L’ONU s’est également dite "profondément alarmée" par le nouveau bilan de plus de 1000 décès enregistrés depuis la reprise des opérations militaires israéliennes le 18 mars.
L’ONU évoque une "guerre sans limite". Des ambulances ont été touchées les unes après les autres.
Témoignage poignant, situation humanitaire désastreuse
Jonathan Whittall, responsable du Bureau des opérations humanitaires de l’ONU (Ocha) dans les territoires palestiniens, a témoigné par visioconférence depuis Gaza. L’humanitaire a évoqué son "expérience traumatisante" lors de la mission de récupération des corps. Il a précisé que les 15 secouristes et humanitaires, ont été recupérés "toujours dans leurs uniformes, avec leurs gants, tués alors qu’ils tentaient de sauver des vies".
Les responsables onusiens avaient indiqué mardi que la première équipe avait été tuée par les forces israéliennes le 23 mars. Jonathan Whittall a décrit une situation qui "défie la décence, défie l’humanité, défie la loi", qualifiant Gaza de "piège mortel" où "la situation humanitaire devient hors de contrôle".
Depuis la reprise des bombardements israéliens le 18 mars, la situation ne cesse de se détériorer. Plus de 1000 morts ont été recensés depuis cette date. Israël a également élargi ses opérations militaires en visant de nouvelles zones du territoire.
Les conséquences sont dramatiques : 64 % du territoire est désormais inaccessible à la population, avec près de 200000 personnes déplacées, dont 100000 à Rafah. De plus, l’arrêt de l’acheminement de l’aide humanitaire depuis le 2 mars a provoqué la fermeture des 25 boulangeries gérées par le Programme alimentaire mondial.
Face à cette spirale de violence, les témoignages sont glaçants. Certains humanitaires déclarent préférer mourir avec leur famille plutôt que de survivre seuls.