La Haut-commissaire aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a lancé un appel aux gouvernements face à certains abus des polices en cette période de confinement. Elle demande "à ne pas se servir des pouvoirs d’urgence comme d’une arme".
De nombreux pays dans le monde sont en confinement pour lutter contre la propagation du coronavirus. Les mesures et lois introduites dans certains Etats sont toutefois décriées par l’ONU. La Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a donc appelé, lundi 27 avril, à ce que cela cesse. Elle a demandé à ne pas abuser des pouvoirs d’urgence de la situation. "Nuire aux droits tels que la liberté d’expression peut causer des dommages incalculables aux efforts entrepris pour contenir la Covid-19 et ses effets socio-économiques secondaires pernicieux", a-t-elle écrit dans un communiqué relayé par Le Figaro.
Peines sévères, infractions vaguement définies, autant de situations engendrent un sentiment de craintes auprès de la population. Michelle Bachelet reconnaît la nécessité pour les Etats d’avoir des pouvoirs supplémentaires pour faire face à cette crise sanitaire mondiale. Pour autant, "si l’état de droit n’est pas respecté, la situation d’urgence sanitaire risque de devenir une catastrophe des droits de l’Homme, dont les effets néfastes surpasseront pendant longtemps la pandémie elle-même", a mis en garde la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme. Elle a surtout insisté sur le fait de ne pas utiliser les pouvoirs d’urgence comme d’une arme pour faire taire l’opposition, avoir un contrôle sur la population, ou même rester au pouvoir.
Michelle Bachelet affirme avoir reçu de nombreuses informations de la part de différentes régions dans le monde concernant l’usage excessif et parfois mortel de la force par la police pour faire respecter les confinements et les couvre-feux. Les personnes appartenant aux couches les plus pauvres et les plus vulnérables sont les premières victimes. "Il est évidemment inacceptable et illégal de tirer sur une personne ayant enfreint un couvre-feu en quête désespérée de nourriture, de la placer en détention ou de lui faire subir des violences", a-t-elle lâché. La Haut-Commissaire a ensuite défini les règles des mesures exceptionnelles ou l’état d’urgence. Selon elle, elles devraient être proportionnées, limitées dans le temps, non-discriminatoires, et faisant l’objet d’une surveillance parlementaire, judiciaire et publique appropriée.
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