Une Saoudienne a été condamnée à dix coups de fouet pour avoir enfreint la loi interdisant aux femmes de conduire une voiture, a déploré hier l’association militante Women2Drive. Amnesty International condamne fermement cette sentence qui démontre "l’ampleur des discriminations contre les femmes" en Arabie Saoudite.
Sheima Jastaniah a été prise "en flagrant délit" au volant d’une voiture en juillet dans la ville de Jeddah. Son arrestation s’est faite à l’insu des médias, tout comme son procès qui s’est déroulé ce lundi 26 septembre. Probablement par crainte de représailles, la conductrice clandestine " a refusé de parler aux journalistes ", se désole une militante du collectif Women2Drive sous couvert de l’anonymat.
"Nous avons été choqués d’apprendre qu’elle (Sheima Jastaniah) avait été condamnée à dix coups de fouet", déclare la défenseuse des droits de la femme, soulignant que la Saoudienne allait faire appel de sa condamnation.
Cette histoire a été révélée au grand jour au lendemain de l’annonce historique faite par le roi Abdallah de conférer aux femmes le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales, ainsi que le droit de siéger au Conseil consultatif.
Dans un communiqué publié mardi, Amnesty International condamne vivement la peine infligée à Sheima Jastaniah, qui, selon l’organisation, exacerbe "l’ampleur des discriminations contre les femmes" en Arabie Saoudite.
"Dans toutes les circonstances, fouetter une personne est une punition cruelle", déplore Amnesty International. "Autoriser la femme à voter aux municipales et être membre du Conseil consultatif est important, mais si elle doit encore être fouettée pour avoir exercé son droit à la liberté de mouvement, les réformes annoncées en grandes pompes par le roi perdent de leur valeur", poursuit le communiqué.