L’auteur d’une des récentes attaques d’écoles en Chine qui ont bouleversé le pays, a été condamné à mort samedi, deuxième condamné à mort pour un tel crime en un peu plus d’un mois, a annoncé l’agence Chine Nouvelle.
PEKIN (AFP) - L’auteur d’une des récentes attaques d’écoles en Chine qui ont bouleversé le pays, a été condamné à mort samedi, deuxième condamné à mort pour un tel crime en un peu plus d’un mois, a annoncé l’agence Chine Nouvelle.
Xu Yuyuan, né en 1963, avait blessé au couteau 29 enfants et trois adultes le 29 avril dans une petite école de Taixing, dans le Jiangsu (Est), dans la troisième attaque de la sorte depuis le 23 mars, qui a depuis été suivie de deux autres.
Un tribunal du Jiangsu l’"a jugé coupable d’homicide intentionnel au terme d’un procès d’une demi-journée", auquel ont assisté 300 personnes, a indiqué Chine Nouvelle.
Selon le code pénal chinois, l’intention de tuer suffit pour être accusé d’homicide intentionnel.
"Bien qu’il n’ait pas réussi à tuer, ses motivations étaient extrêmement méprisables, ses moyens cruels et son projet diabolique", a souligné le tribunal, selon la même source.
Xu a décidé de faire appel soulignant que nul n’était mort, a encore indiqué l’agence officielle.
Le tribunal n’a pu être joint samedi par l’AFP.
Xu avaient agressé les enfants, la plupart âgés de 4 ans, avec un couteau de 20 centimètres de long, en blessant 29, ainsi que deux enseignants et un garde qui tentaient de le maîtriser.
Quatre des victimes ont été grièvement blessées.
Après son arrestation et devant le tribunal, Xu a expliqué avoir voulu passer sa rage sur la société, après une série de problèmes dans sa vie personnelle et professionnelle.
Ancien commercial dans une compagnie d’assurance locale, il avait été licencié en 2001 et n’a plus depuis été employé durablement, selon les autorités locales précédemment citées par la presse officielle.
Il s’était lancé dans la vente directe mais perdait de l’argent, selon le compte-rendu du procès par Chine Nouvelle.
Selon les précédentes informations de presse, l’homme possède néanmoins huit appartements.
Il a commis son agression au lendemain de l’exécution dans la province du Fujian (sud-est) d’un ancien médecin qui avait tué huit écoliers un mois plus tôt, le 23 mars, et avait été condamné à mort pour cela le 8 avril.
Entre le 23 mars et mercredi dernier, les cinq attaques contre des écoles chinoises ont fait au total 17 morts, dont 15 enfants, et plus de 80 blessés. Deux des agresseurs se sont suicidé.
Ces drames ont secoué le pays et les autorités ont ordonné de renforcer les mesures de sécurité autour des établissements scolaires.
La police a promis de "frapper fort" quiconque tenterait de s’en prendre aux enfants.
Mais le Premier ministre chinois Wen Jiabao a aussi dit vouloir s’attaquer aux racines du problèmes, certains problèmes sociaux de fond.
"Nous devons résoudre les causes enracinées qui ont débouché sur ces problèmes", a dit Wen jeudi à une chaîne de télévision de Hon Kong.
"Cela inclut les contradictions sociales, la résolution des disputes et le renforcement de la médiation dès la base", a-t-il ajouté.
Le chef du gouvernement est le premier responsable officiel de ce niveau à lier les attaques ciblant les enfants à des questions sociales, comme l’écart grandissant de niveau de vie entre riches et pauvres, la corruption ou l’abus de pouvoir.
Des experts ont estimé que la Chine payait le prix de 30 ans de développement économique et bouleversements sociaux à marche forcée.