Le quotidien Japan Times qui a eu accès aux documents internes de l’opérateur Tepco - Tokyo Electric Power Co – a révélé mercredi 18 mai la probabilité d’une erreur humaine, à l’origine de l’accident à la centrale nucléaire de Fukushima.
Selon les informations du journal japonais, le combustible nucléaire des réacteurs 1, 2 et 3 avait fondu car un ouvrier pourrait avoir fermé manuellement le condensateur d’isolation peu de temps après le séisme, doublé de tsunami survenu au Japon le 11 mars dernier.
"Le système de refroidissement d’urgence du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Fukushima 1 a probablement été fermé manuellement avant que le tsunami ne touche (la centrale, à 14 h 56)", écrit Japan Times. "Une partie du système de refroidissement, connu comme étant le condensateur d’isolation, était à l’arrêt pendant trois heures, ce qui a pu provoquer la fusion du cœur du réacteur", poursuit le quotidien.
Cette thèse a été confirmée à demi-mot par la compagnie d’électricité Tepco. "Il est possible qu’un ouvrier ait fermé manuellement la valve (du condensateur d’isolation) pour empêcher une chute brutale de température, comme cela est stipulé dans le manuel d’opération", admet son porte-parole Hajime Motojuku, dans les colonnes de Japan Times.
D’après Tepco, le condensateur d’isolation a été conçu pour injecter de l’eau dans le réacteur pendant au moins huit heures quand une coupure d’électricité survient au niveau du principal système de refroidissement. Ce qui n’a pas été le cas lors de l’accident du 11 mars. Faute d’avoir été immergé durant plusieurs heures après l’arrêt des systèmes de refroidissement, le combustible des réacteurs 1, 2 et 3 avait tout simplement fondu, provoquant de pires rejets nucléaires de la planète depuis Tchernobyl, il y a vingt-cinq ans.
Après ces nouvelles révélations sur l’accident atomique de Fukushima, les autorités japonaises ont demandé des explications auprès des instances nucléaires concernées. "Nous avons demandé à l’agence gouvernementale de sûreté industrielle et nucléaire (NISA) et à d’autres organismes de fournir des analyses et des rapports détaillés" a déclaré le porte-parole du gouvernement Yukio Edano lors d’un point de presse tenu mercredi 18 mai. Pour sa part, la NISA a demandé à l’opérateur Tepco de lui fournir un compte-rendu détaillé d’ici au 23 mai.