Le seul survivant du commando responsable des sanglants attentats de Bombay en 2008, qui risque d’être condamné à mort, va être fixé sur son sort jeudi au terme d’un long procès ouvert en avril 2009.
BOMBAY (Inde) (AFP) - Le seul survivant du commando responsable des sanglants attentats de Bombay en 2008, qui risque d’être condamné à mort, va être fixé sur son sort jeudi au terme d’un long procès ouvert en avril 2009.
Mohammed Ajmal Amir Kasab, un Pakistanais de 22 ans, a été reconnu coupable lundi de meurtres et d’actes de guerre contre l’Inde par le juge M.L Tahaliyani qui a de nouveau convoqué la cour jeudi pour prononcer la peine.
Du 26 au 29 novembre 2008, un commando de dix hommes lourdement armés avait semé la mort dans des hôtels de luxe, un restaurant touristique, la principale gare et un centre juif de Bombay, faisant 166 morts et plus de 300 blessés.
Le rôle de Kasab dans le massacre à la gare, qui avait fait 52 morts, a été reconnu à l’aide de preuves "accablantes" telles des empreintes digitales ou des captures d’écran de caméras de sécurité.
Ce Pakistanais était le seul accusé survivant du commando. Les neuf autres membres ont été tués lors de l’intervention des forces de l’ordre.
L’Inde a imputé les attentats, qualifiés par la presse de "11 septembre de l’Inde", au groupe extrémiste Lashkar-e-Taïba (LeT) basé au Pakistan, et a suspendu jusqu’en février dernier le dialogue de paix avec le Pakistan, son voisin rival.
Devant la cour du tribunal spécial installé dans une prison, le procureur Ujjwal Nikam a estimé mardi que ce serait "une parodie de justice si la peine de mort n’était pas prononcée".
M. Nikam, qui a décrit Kasab comme "une machine à tuer n’ayant aucun sentiment humain", a considéré qu’une autre peine que la condamnation à mort, comme la peine de prison à vie, signifierait que l’Inde "reste une cible facile" pour les extrémistes.
Pour l’avocat de la défense, K.P Pawar, son client était sous l’influence du LeT et de la Jamaat-ud-Dawa, une organisation caritative servant de façade au groupe islamiste.
"Il était mentalement déficient (au moment des attaques) et cela a affecté sa capacité à apprécier l’impact de son comportement", a affirmé à la cour le conseil de Kasab.
Selon les observateurs, une condamnation à mort pourrait entraîner une longue procédure de pourvoi en appel. En Inde, la dernière exécution, par pendaison, a eu lieu en 2004 et la précédente remontait à 1998.