Le séjour de Ben Laden au Pakistan - pendant cinq ou six ans avant sa mort - continue de susciter des interrogations dans le monde entier. Mardi 2 mai, le ministre des affaires étrangères français, Alain Juppé, a ouvertement dénoncé la "position douteuse " du Pakistan dans la lutte contre Al-Qaïda.
Avant sa rencontre avec le premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani, le chef de la diplomatie française a déclaré devant la presse à Paris qu’il " avait du mal à imaginer (...) que la présence d’une personne comme Ben Laden dans un compound (complexe, ndlr) important dans une ville relativement petite, même si elle est à 50 km du cœur d’Islamabad, ait pu passer complètement inaperçue ".
Alain Juppé a annoncé qu’il allait demander des éclaircissements pour savoir " comment les choses se sont passées ". Pour le moment, aucune information n’a filtré après son tête-à-tête avec M. Gilani. Face au " manque de clarté " reproché à son gouvernement, ce dernier s’est efforcé d’esquiver le débat, déclarant que son pays n’avait pas été informé de l’opération américaine qui a conduit à la mort d’Oussama Ben Laden.
Le Pakistan a été tenu à l’écart de l’ultime attaque contre le chef d’Al-Qaïda pour éviter qu’une éventuelle fuite ne compromette l’opération en "alertant les cibles ", révèle le directeur sortant de la CIA, Leon Panetta, dans une interview publiée mardi par le magazine américain Time.