Londres n’a pas de "calendrier" de retrait de ses troupes d’Afghanistan, mais elles doivent rentrer "aussitôt que possible", selon les ministres britanniques des Affaires et de la Défense en visite samedi à Kaboul pour la première fois depuis que David Cameron est à la tête du gouvernement.
KABOUL (AFP) - Londres n’a pas de "calendrier" de retrait de ses troupes d’Afghanistan, mais elles doivent rentrer "aussitôt que possible", selon les ministres britanniques des Affaires et de la Défense en visite samedi à Kaboul pour la première fois depuis que David Cameron est à la tête du gouvernement.
"Nous faisons le point sur la situation de manière urgente, mais pas au sens où l’on réfléchirait à notre soutien à la stratégie, mais plutôt sur la manière de soutenir la stratégie dans les prochains mois ou années", a déclaré le secrétaire au Foreign Office, William Hague, au cours d’une conférence de presse à Kaboul.
"Il n’y aura pas de calendrier arbitraire ou artificiel. Nous devons donner le temps et le soutien qu’il faut à la stratégie qui a été décidée", a ajouté M. Hague.
Auparavant, le ministre britannique de la Défense Liam Fox avait déclaré dans une interview au quotidien Times que les troupes britanniques devaient rentrer "aussitôt que possible" d’Afghanistan.
"Nous ne sommes pas un gendarme universel. Nous ne sommes pas en Afghanistan pour nous occuper de la politique d’éducation d’un pays troublé du XIIIe siècle. Nous sommes là pour éviter que le peuple britannique et nos intérêts globaux soient menacés", a-t-il dit, à un moment où l’insurrection talibane gagne en terrain et en intensité dans le pays.
MM. Hague et Fox, accompagnés du ministre pour le développement international Andrew Mitchell, ont notamment vu le président afghan Hamid Karzaï.
Ce dernier avait été le premier chef d’Etat rencontré par le nouveau Premier ministre britannique David Cameron.
Environ 10.000 soldats britanniques sont déployés en Afghanistan, principalement dans la province du Helmand (sud), l’un des principaux bastions de la rébellion afghane déclenchée par les talibans. La Grande-Bretagne dispose du deuxième plus important contingent en Afghanistan après celui des Etats-Unis.
286 britanniques ont perdu la vie depuis l’intervention des forces internationales dans ce pays en 2001.
Un soldat du 40e Commando des Royal Marines a ainsi été tué vendredi matin dans l’explosion d’une mine artisanale, l’arme de prédilection des talibans, pendant qu’il faisait une patrouille à pied dans le Helmand.
S’attaquer à la situation en Afghanistan est "une de nos priorités les plus urgentes", avait déclaré à son arrivée le secrétaire au Foreign Office, William Hague, dans des commentaires rendus publics à Londres.
"Cela nous coûtera beaucoup de temps, d’énergie et d’effort et il est donc essentiel que les ministres aient une très bonne compréhension des thèmes", a-t-il ajouté.
"Nous devons accorder notre temps et notre soutien pour assurer le succès de notre stratégie et nous sommes venus pour cela en Afghanistan à la première occasion", a encore affirmé le ministre.
Au cours de leurs entretiens le 15 mai, le président afghan Hamid Karzaï et David Cameron avaient convenu que la relation entre la Grande-Bretagne et l’Afghanistan "devait être encore renforcée".
De son côté, le secrétaire au Foreign Office, William Hague, avait souligné que l’Afghanistan était pour M. Cameron "la priorité numéro un".
Sur le front des violences contre les forces internationales, trois soldats de l’Otan et un civil travaillant pour les forces internationales ont été tués dans deux incidents dans le sud de l’Afghanistan.
Selon un bilan établi par l’AFP à partir du site internet indépendant icasualties.org, 215 soldats étrangers ont trouvé la mort en Afghanistan en 2010, après une année 2009 de très loin la plus meurtrière pour les forces internationales en huit années de conflit, avec 520 morts.