Illustration/SIPA
Au moins 11 journalistes ont été tués en Afghanistan l’année dernière, selon Amnesty international.
Nemat Rawan, un journaliste afghan de renom, a été tué dans la ville de Kandahar (sud de l’Afghanistan), jeudi 6 mai.
Ce terrible drame, rapporté par le journal Le Figaro, s’est produit un jour après que les talibans ont lancé une menace à peine voilée envers la presse. Un porte-parole a effectivement averti que les journalistes qui se livreraient à une "couverture biaisée" de l’information en seraient "tenus responsables", selon une source policière.
Cette menace a été condamnée par Abdullah Abdullah, le président du Haut conseil pour la Réconciliation nationale. Il a également dénoncé "toute tentative de réduire au silence les journalistes afghans".
Avant de rejoindre le service de communication du ministère des Finances, Nemat Rawan était, jusqu’au mois dernier, le présentateur d’une populaire émission de débats sur Tolo News, la plus grande chaîne d’information privée du pays.
"Il a été assassiné par des hommes armés inconnus", a annoncé à la presse française, Jamal Nasir Barekzai, le porte-parole de la police de Kandahar. Sur Twitter, Lotfullah Najafizada, le directeur de la chaîne, a fait part de sa tristesse. "C’est déchirant d’entendre que mon ami et ancien collègue Nemat Rawan a été abattu aujourd’hui à Kandahar", a-t-il écrit.
Jusqu’ici, ce meurtre n’a pas été revendiqué, mais les autorités ont imputé aux talibans plusieurs assassinats de journalistes ces derniers mois. En effet, les meurtres ciblés de journalistes, juges, médecins, personnalités politiques ou religieuses, et défenseurs des droits se sont multipliés dans le pays. Terrorisés, des membres de la société civile qui ont décidé de se cacher ou de s’exiler.
Cette série de meurtres intervient à quelques mois de l’ouverture à Doha de négociations de paix entre les talibans et le gouvernement afghan, en septembre. Ces pourparlers sont destinés à mettre fin à des années de guerre en Afghanistan.
Selon un récent bilan de l’Amnesty International, au moins 11 journalistes afghans ont été tués en 2020, et 4 auraient déjà trouvé la mort cette année. L’Afghanistan se trouve à la 122e place sur 180 pays au classement mondial 2021, de la liberté de la presse, élaboré par Reporters sans frontières.
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