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La France et l’Italie refusent un accord commercial sans garde-fous. Les deux pays demandent des clauses spécifiques pour protéger les filières agricoles européennes.
Les deux pays s’accordent sur une position commune. L’accord entre l’Union européenne et le Mercosur ne peut avancer sans mesures concrètes de protection des agriculteurs européens. À travers un communiqué conjoint, Paris et Rome ont affirmé leur volonté de rééquilibrer ce traité commercial. La France, particulièrement active sur ce sujet depuis plusieurs mois, cherche à éviter une nouvelle crise dans le monde agricole. L’Italie rejoint désormais cet appel à la prudence. Ensemble, elles plaident pour l’introduction de clauses dédiées dans le texte, rapporte 20 Minutes.
L’accord prévoit de faciliter l’exportation de produits européens comme les voitures, les équipements industriels ou les spiritueux. En échange, il ouvrirait davantage le marché européen à certaines denrées agricoles sud-américaines telles que la viande, le sucre, le riz, le soja ou encore le miel. Cette ouverture inquiète les syndicats agricoles qui redoutent une concurrence jugée déloyale. Lors d’une rencontre à Rome, les ministres Benjamin Haddad et Tommaso Foti ont discuté des options possibles pour renforcer les garanties en matière de sécurité sanitaire et de stabilité des marchés.
Le communiqué souligne que malgré quelques atouts, le traité en l’état n’apporte pas les garanties nécessaires. Il pourrait fragiliser les exploitations européennes sans contreparties solides. Pour les deux ministres, il ne répond ni aux exigences de souveraineté alimentaire ni aux normes environnementales européennes. Le président français Emmanuel Macron avait déclaré début juin qu’un accord restait envisageable d’ici fin 2025, à condition de respecter des engagements précis. Le président brésilien, en visite à Paris, avait pour sa part insisté sur l’importance stratégique de conclure ce partenariat commercial.