Onze princes et des dizaines de ministres, anciens et actuels, ont été arrêtés samedi soir en Arabie saoudite, selon des médias, au cours d’une purge sans précédent qui doit permettre au jeune prince héritier de consolider son pouvoir.
Ces arrestations, ordonnées par la commission anticorruption dirigée par le prince Mohammed Ben Salman (MBS), seraient une manière d’étouffer les contestations internes. Parmi ceux arrêtés, le prince Al-Walid bin Talal, l’une des personnes les plus riches du monde, connu au Maroc pour être le cousin du prince Moulay Hicham.
"Onze princes et quatre ministres en exercice arrêtés", a tweeté la la chaîne satellitaire Al Arabiya, qui n’a pas cité ses sources. Plus tôt elle avait déjà fait état de l’arrestation de dizaines d’anciens ministres. "L’étendue et l’ampleur de ces arrestations semblent être sans précédent dans l’histoire moderne de l’Arabie saoudite", a commenté Kristian Ulrichsen, membre du Baker Institute for Public Policy à la Rice University. "Si la détention du prince Al-Walid ben Talal se confirme, elle constituera une onde de choc sur le plan intérieur et dans le monde des affaires internationales", a-t-il estimé.
La purge a débuté après la publication de deux décrets royaux, dont l’un relevait de ses fonctions le ministre de l’Economie et de la Planification, Adel al-Faqieh. Il est remplacé par Mohammed al-Tuwaijri. Selon le second décret royal, le ministre chargé de la Garde nationale, Met’ib ben Abdallah, a également été démis de ses fonctions et remplacé par Khaled ben Ayaf. Le roi saoudien a également démis de ses fonctions le commandant en chef de la marine saoudienne, Abdallah Sultan, qui est remplacé par Fahd el-Ghufaili.
Ces évictions semblent s’inscrire dans le cadre d’une stratégie portée par le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane et visant à se débarrasser de la vieille garde au pouvoir. La lutte contre la corruption se déroule dans un contexte de réforme en Arabie Saoudite.