Un Suédois a été détenu dans une prison secrète pendant 23 jours en Chine. Il a notamment été privé de sommeil et interrogé à l’aide d’une machine censée "renforcer la communication".
Peu de gens savent qu’il existe en Chine un réseau de prisons invisibles appelé "prisons noires", révèle le site slate.fr qui relaye le récit de Peter Dahlin, un Suédois de 35 ans qui en a fait l’amère expérience. L’homme est arrivé dans le pays en 2004 avec l’envie d’apprendre la langue chinoise et de découvrir un univers qui le fascinait.
Au bout de trois ans, après avoir rencontré une activiste sur internet, Peter Dahlin décide de dénoncer l’existence de ces prisons secrètes en Chine, et monte China Action, un mouvement citoyen de défense des libertés individuelles.
Au début, le Suédois a menti sur sa présence en Chine, ce qui a relativement facilité ses actions. Puis, en 2013, le président Xi Jinping a pris le pouvoir et "le climat a commencé à changer", raconte-t-il au Guardian. Afin de maintenir la légitimité du Parti communiste chinois, une vague d’arrestation visant les blogueurs est mise en place.
Peter Dahlin tente de fuir la Chine en après avoir appris que son mouvement est surveillé. Mais peu avant son embarquement, il est arrêté et envoyé dans une des prisons secrètes, l’objet même de son combat. Il y sera enfermé pendant 23 jours.
Les enquêteurs interrogent alors le Sudéois sur sa véritable mission en Chine. Le détenu est installé dans une cellule où il est privé de sommeil tant qu’il continue de donner les informations qu’on lui demande. Le Suédois est constamment surveillé par ses geôliers, même quand il fait ses besoins.
"Par chance je suis Suédois, et en Suède on a une vision assez détendue de la nudité" explique-t-il aujourd’hui au Guardian. Les policiers ont sorti la machine d’interrogatoire, une version améliorée du détecteur de mensonges, avec des électrodes attachées aux doigts et des petites caméras fixées sur les pupilles.
Peter Dahlin a alors pensé qu’il s’agissait d’un coup psychologique pour lui faire révéler les détails sur le travail de son groupe et ceux qui le financent, mais la machine n’a pas fonctionné. La veille de sa libération, due aux efforts de ses avocats, il est contraint de passer sur la chaîne de télévision du Parti communiste pour démentir les mauvais traitements qu’il a subis et expliquer qu’il a "blessé le peuple chinois". "On m’a donné beaucoup de bonne nourriture, beaucoup de sommeil et je n’ai subi aucun mauvais traitement", dit-il encore lors de son interview.
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