Après une longue journée de négociations vendredi 9 septembre à Genève, Russes et Américains prévoient une trêve et une éventuelle coopération militaire au sujet de la guerre en Syrie.
La trêve débutera dès ce lundi matin qui coïncide avec la fête musulmane de l’Aïd el-Adha. Cet accord a été finalement trouvé vendredi malgré les différends entre les deux puissances. "Les Etats-Unis et la Russie annoncent un plan qui, nous l’espérons, permettra de réduire la violence" et d’ouvrir la voie "à une paix négociée et à une transition politique en Syrie", a déclaré le secrétaire d’Etat américain John Kerry, soutenu par son homologue russe Sergueï Lavrov. A l’issue d’une longue journée de négociations, les deux pays veulent relancer un plan de paix adopté en 2015 par la communauté internationale. Celui-ci prévoyait un cessez-le-feu durable, une aide humanitaire et une transition politique entre l’actuel régime au pouvoir et l’opposition modérée.
Sergueï Lavrov a indiqué qu’avec cet accord russo-américain, il sera plus facile de mettre en place une coordination efficace afin de lutter contre le terrorisme, avant tout à Alep, et pour renforcer le cessez-le-feu. "Tout cela crée les conditions pour un retour au processus politique", a souligné le diplomate russe. Pour le moment, la durée de la trêve est fixée à une semaine, mais les Américains ont déclaré être prêts à collaborer avec la Russie sur le plan militaire. "Les Etats-Unis acceptent de faire un pas supplémentaire car nous pensons que la Russie et mon collègue (Sergueï Lavrov, ndlr) ont la capacité de faire pression sur le régime Assad pour mettre fin à ce conflit et venir à la table des négociations", a expliqué John Kerry sur le récit de LCI. De son côté, son homologue russe a pris du recul en assurant qu’il ne pouvait garantir à "100%" la réussite de ce plan.
Les deux puissances ont tout de même accepté de consolider leur action contre les djihadistes, en passant par un partage d’informations sur les frappes aériennes par exemple. Un "centre conjoint" russo-américain devrait être créé d’ici peu pour coordonner les frappes en Syrie. A l’intérieur, "des militaires et des représentants des services secrets russes et américains s’occuperont des questions pratiques : distinguer les terroristes de l’opposition modérée", a détaillé Sergueï Lavrov. Cependant, le Pentagone a insisté sur le total respect des engagements inscrits dans l’accord avant toute coopération militaire potentielle.