Un rescapé de l’attentat à Dacca, employé dans le restaurant visé, a confié avoir été épargné par les assaillants grâce à sa religion. Ces derniers ont dit aux otages qu’ils ne s’en prendraient qu’aux non-musulmans. Découvrez son témoignage glaçant.
Dimanche dernier, un survivant de l’attentat djihadiste dans un restaurant de Dacca au Bangladesh est revenu sur ce douloureux passage de sa vie. Il a bien voulu accepter de se livrer à l’AFP. Employé du Holey Artisan Bakery, il a vécu un véritable enfer et confie que les cris des victimes le hantent encore aujourd’hui. Comment il a eu la vie sauve ? Tout simplement car il est musulman. Les assaillants ont en effet dit aux otages qu’ils ne s’en prendraient qu’aux non-musulmans.
"J’ai vu un corps ensanglanté au sol"
"Je pense que les meurtres ont été perpétrés juste après qu’ils soient entrés dans le restaurant", a estimé l’employé bangladais à l’AFP. Puis son récit est glaçant. Avec un collègue, cet homme avait été emmené dans une salle. "Ils nous ont forcés à nous asseoir, la tête sur une table", a-t-il raconté sous couvert d’anonymat. "J’ai prié Allah, la tête penchée. J’ai vomi plusieurs fois. Ils nous ont avertis de ne pas relever la tête mais à un moment je l’ai légèrement relevée et j’ai vu un corps ensanglanté au sol", a-t-il ajouté encore troublé par les évènements.
Cris, pleurs et coups de feu…
Il a longtemps cru qu’il ne sortirait pas vivant des 11 heures de cauchemar. Cet employé du restaurant pris d’assaut par les djihadistes instruits se souviendra à jamais de cette atroce nuit. "Nous avons entendu beaucoup de cris, de pleurs et de coups de feu au cours des premières minutes", a-t-il indiqué avant d’ajouter qu’il y a eu ensuite "une longue pause". Tout le temps du siège, ce survivant a vu les terroristes transporter des armes et des machettes. "Ils passaient d’une pièce à l’autre, ne s’asseyaient jamais", s’est-il souvenu. "Vers minuit, nous avons entendu de nouveaux coups de feu puis il y a eu une accalmie", a-t-il raconté encore.
"Ne pas ternir le nom de l’islam"
Comme la salle où se trouvait ce survivant était réservée aux musulmans, il raconte comment les djihadistes les ont conseillés d’être de bons musulmans avant d’affronter l’assaut des forces spéciales. "Quand ils ont réalisé que les troupes allaient investir le bâtiment, ils sont venus dans notre pièce une dernière fois et nous ont dit de ne pas ternir le nom de l’islam, d’être de bons musulmans". Peu après, les terroristes ont quitté la salle. "On a entendu de longs coups de feu. Quelques minutes plus tard tout s’est arrêté", a-t-il confié, se rappelant ainsi la fin d’un calvaire.
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