À cause d’une Constitution héritée de la junte, le prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi ne peut devenir président de la Birmanie même si elle a amené son parti à la victoire lors des législatives.
Après l’annonce faite au parlement mardi, les rumeurs circulent sur le fait que l’ancienne dissidente, aujourd’hui âgée de 70 ans occuperait le poste de ministre des Affaires étrangères.
Des fils de nationalité britannique
Aung San Suu Kyi devrait prochainement faire partie du gouvernement en Birmanie. Le poste n’a pas encore été déterminé, mais le président élu a indiqué ce mardi que l’opposante figure historique parmi les personnalités éligibles à un poste ministériel. Grâce à ses actions, la "dame de Rangoun" a permis à son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de gagner aux législatives en novembre dernier. Toutefois, elle n’est pas autorisée à devenir présidente elle-même, selon la Constitution du pays, rédigée par l’ancienne junte. En effet, ses deux fils sont de nationalité britannique tout comme son défunt mari.
Un poste au ministre des Affaires étrangères ?
La présidence de la Birmanie est aujourd’hui assurée par l’un de ses proches nommé Htin Kyaw. Ce dernier, élu il y a une semaine au poste de chef de l’État, est le premier président birman depuis les années 1960 à ne pas être issu des rangs de l’armée, rapporte France 24. Aung San Suu Kyi devrait prendre ses fonctions fin mars début avril et à l’heure actuelle, "il se pourrait qu’elle soit la diplomate en chef, en héritant du ministère des Affaires étrangères, un rôle prépondérant pour l’opposante", précisent nos sources. D’autant plus qu’en devenant ministre, elle pourra gouverner "au-dessus du président" comme elle l’avait mystérieusement déclaré avant la victoire de son parti aux législatives de novembre 2015, souligne L’Express.