Accusée de sorcellerie, une femme âgée de 63 ans et mère de cinq enfants, a été dévêtue avant d’être décapitée dans un village de l’Etat de Assam en Inde ce lundi.
La scène s’est déroulée devant une foule d’environ 200 personnes. La sexagénaire, mère de cinq enfants, a été enlevée de chez elle avant d’être conduite près d’un ruisseau où elle a été battue et décapitée au grand jour dans un village de l’Etat de Assam en Inde, a-t-on appris sur Le Parisien ce mardi 21 juillet rapportant NDTV.
Sept arrestations dans le cadre de cette affaire
L’ordre de décapitation a été donné par une trentenaire qui s’est présentée comme une déesse. La foule a ensuite décidé de s’attaquer à la malheureuse car elle était "susceptible de jeter le mauvais œil sur le village". La victime était connue comme une adivasi ou "aborigène de l’Inde", une tribu minoritaire dans le pays. "Cette femme a été visée car Anima Ronghangpi, une charlatan de village, l’a présentée comme responsable de décès et maladies dans le village", a expliqué un policier. La police a interpellé sept personnes dans le cadre de cette affaire.
Entre superstitions, pauvreté et avidité
Avec la domination des superstitions en Inde, cette chasse aux sorcières représente également un moyen de discrimination des minorités. Par ailleurs, la pauvreté est également liée à ces drames. Confrontée à une pauvreté criante, la population dans ces régions fait face à de nombreux malheurs du quotidien comme le décès, la maladie ou la perte d’un enfant. Des situations qui poussent les gens à faire appel à ces croyances irrationnelles. Un responsable d’association de soutien aux victimes met également en cause l’avidité des gens. Selon lui, la convoitise des biens se cache souvent derrière les meurtres pour sorcellerie.
Vers la chasse aux sorcières
Cet énième drame s’est produit alors que le gouvernement du Assam a l’intention de réprimander la chasse aux sorcières pour une peine allant de trois ans de prison à la perpétuité. Des sources officielles citées par le Hindustan Times ont fait état de 132 meurtres, pour la plupart des femmes et des enfants, entre 2002 et 2012. Depuis cinq ans, 82 personnes seraient morte, selon le First Post, sans compter le nombre d’individus torturés.