Plusieurs pays occidentaux ont fermé leur ambassade à Sanaa. L’évacuation des diplomates a commencé en raison de l’aggravation de la situation dans le pays où une milice chiite tente de s’emparer du pouvoir.
La France a appelé aujourd’hui sa centaine de ressortissants à quitter le Yémen "dans les meilleurs délais", rapporte Euronews aujourd’hui. Elle a aussi annoncé la "fermeture provisoire" de son ambassade à compter de vendredi, dans un communiqué mis en ligne sur le site du ministère des Affaires étrangères.
Ce sont les Etats-Unis qui ont enclenché, hier, le mouvement de départ. Washington l’a justifié par la dégradation de la situation sécuritaire dans la capitale yéménite. Le département d’Etat a annoncé que le personnel en poste avait été "transféré hors du pays".
Ce retrait des américains pourrait compliquer la lutte que mènent les Etats-Unis contre Al-Qaïda, très actif dans le pays, en l’absence d’autorités yéménites reconnues internationalement. Dans un nouvel avertissement de voyage qui évoque un "niveau de menace élevée dû aux activités terroristes et aux troubles civils", le département d’Etat recommande aux américains de ne pas se rendre au Yémen et à ceux qui se trouvent sur place de "quitter le pays".
Le Royaume-Uni a également annoncé aujourd’hui la suspension temporaire des activités de son ambassade à Sanaa et l‘évacuation de son personnel diplomatique. Tobias Ellwood, le ministre britannique chargé du Moyen-Orient, a estimé "avec regret que le personnel et les locaux de l’ambassade courent un risque accru".
Il a confirmé que l’ambassadeur avait quitté Sanaa dans la matinée et a appelé tous les ressortissants britanniques à se retirer "immédiatement" du Yémen.
Dans un discours télévisé mardi soir, le chef de la milice chiite Abdel Malek al-Houthi a pourtant tenté de rassurer les missions diplomatiques à Sanaa : "Certains suscitent des craintes chez les missions diplomatiques pour que leurs employés fuient le pays", a-t-il dit, affirmant que ces craintes étaient infondées. "La situation sécuritaire est très stable" à Sanaa, a-t-il assuré.
Sa milice est entrée en septembre à Sanaa. Elle a annoncé, vendredi, la dissolution du Parlement et l’installation de nouvelles instances dirigeantes, après avoir poussé fin janvier à la démission le président Abd Rabbo Mansour Hadi en s’emparant par la force de bâtiments officiels.
Dans la capitale yéménite, des centaines de citoyens hostiles à la milice chiite ont commencé à manifester aujourd’hui pour marquer le quatrième anniversaire du début du soulèvement ayant abouti l’année suivante au départ de l’ex-président Ali Abdallah Saleh.