Mercredi, le gouvernement pakistanais vient de remettre la peine de mort pour les terroristes. Cette décision a été prise suite à l’attaque talibane contre une école de Peshawar.
En 2008, le Pakistan avait instauré un moratoire pour prohiber la peine de mort sur son territoire. Cette loi vient pourtant d’être levée après l’assaut de talibans, mardi, dans une école de Peshawar faisant 141 morts dont 82 enfants. Ce drame est l’un des plus sanglants de toute l’histoire du pays, à tel point que les autorités ont été convaincues de remettre à jour la peine capitale contre les terroristes.
Une décision qui ne surprend pas pour autant car d’après Musadiq Malik, le porte-parole du Premier ministre, le cabinet songeait déjà depuis un certain temps à la réintroduction de la peine de mort. Le projet avait été quelques temps laissé de côté après la mobilisation des organisations de défense des droits de l’Homme et des diplomates européens. L’attaque de mardi a changé complètement la donne. Dans la même foulée que cette restauration de la condamnation à mort, le Pakistan prévoit également des outils juridiques pour soutenir " la vaste opération militaire en cours contre les repaires des talibans et d’Al-Qaïda au Waziristan du Nord, épicentre régional de la mouvance djihadiste. ", comme rapporté par Metronews.
D’après Amnesty International, 8 000 condamnés se trouveraient actuellement dans les prisons pakistanaises. "Les données que nous avons obtenues suggèrent qu’environ 10% des condamnés à mort ont été jugés en tant que terroriste. Dans la province méridionale du Sind (dont Karachi est la capitale, ndlr) cette proportion passe à 40%", avait indiqué l’organisation Justice Pakistan Project, une association de défense des condamnés en dénonçant une "sur-utilisation" des lois anti-terroristes dans le pays.