La Cour suprême du Japon a tranché sur une décision concernant le "harcèlement pour maternité" ce jeudi. Il s’agit d’une grande première dans l’archipel.
Une information recueillie dans les colonnes du Figaro ce jeudi 23 octobre nous fait savoir que "la Cour suprême du Japon a estimé aujourd’hui qu’une femme enceinte ne pouvait faire l’objet de discrimination par son employeur qui lui refusait des promotions ou lui attribuait des taches moins lourdes, une première dans l’archipel." Ce jugement de la plus haute instance judiciaire du pays représente le premier décrété à ce niveau en ce qui concerne le "harcèlement pour maternité", dans un pays où une grande partie des femmes arrêtent de travailler à la naissance de leur premier enfant.
"Au regard de la loi sur l’égalité des sexes face à l’emploi, il est illégal de se séparer de son employée ou de la traiter de façon désavantageuse en raison de sa grossesse ou de son accouchement, notamment en ce qui concerne une demande de congé de maternité ou d’une charge de travail moins lourde", précise l’arrêt de la Cour suprême. Selon les juges, l’entreprise devait à l’avance donner une "explication précise" afin que l’employée soit en pleine connaissance des conséquences de son choix dans le cas où c’est elle-même qui demande une rétrogradation.
La Cour était intéressée par le cas d’une femme qui travaillait dans un hôpital et qui demandait une mutation dans un service moins lourd au moment où elle portait son enfant. A son retour, cette femme, dont l’identité n’est pas connue, était retenue dans "ce poste inférieur" durant des années, soulignant que ce n’était pas la situation convenue avec son employeur.
Lors d’un premier tribunal, elle avait été récusée, considérant qu’elle avait accepté cette rétrogradation de son plein gré. En revanche, la Cour suprême a décidé du contraire. Bien qu’une loi sur l’égalité des chances dans l’emploi au Japon ait été adoptée en 1985, "le monde de l’entreprise est resté très masculin, comme le monde politique", avait expliqué l’enseignante Muriel Jolivet, spécialiste du Japon à l’AFP.