Dassault, DCNS, Nexter, Safran, Thales… Toutes ces compagnies majeures de l’industrie de Défense française lorgnent l’Inde pour une raison simple : ce pays est devenu le premier importateur mondial d’armes.
L’Inde représente 14 % des importations d’armes mondiales entre 2009 et 2013 selon le Stockholm International Peace Research Institute que cite le site les echos.fr. Devenu premier client des Etats-Unis, elle reste le plus important de la Russie, et importait près de 80% de son matériel militaire jusqu’à la fin de la guerre froide. La Russie était son premier partenaire, mais la France a percé peu à peu avec l’Ouragan et le Mirage 2000 de Dassault, ou encore des missiles tels que le Milan.
La part des ventes françaises en Inde ne dépassait pas les 5% du total des importations d’armes du pays qui voyait son principal fournisseur rencontrer des difficultés avec la fin de la guerre froide. Elle va se tourner vers d’autres pays comme Israël, la France, la Grande-Bretagne ou les États-Unis.
La libéralisation de l’économie indienne marque cette époque qui voit naître une économie à forte croissance. Suite à un conflit dans les montagnes de Kargil en 1999 avec le Pakistan, l’Inde constate de nombreuses failles dans son matériel militaire. Certains chefs de l’armée estimaient que le pays ne pouvait soutenir une guerre plus de 20 jours.
C’est à cette époque que de nombreuses réformes furent instituées, comme la libéralisation du secteur de la Défense, en 2002, jusque-là aux mains des entreprises publiques. Autre réforme importante, l’autorisation de l’investissement direct étranger à hauteur de 25 %, qui est récemment passé à 49 %.
Un remaniement a également été opéré du coté des institutions du ministère de la Défense indien en charge des décisions stratégiques. Le budget alloué à la modernisation de l’armée fut revu à la hausse, passant de 12 milliards d’euros en 2000 à 27 milliards d’euros pour l’année 2014-2015.
Dans les années à venir, l’Inde dépensera, selon certaines estimations plus de 80 milliards de dollars pour sa Défense. Nombreux sont donc les pays qui ont manifesté leur intérêt, car les indiens ont des besoins multiples : nouveaux chasseurs de combat, hélicoptères, sous-marins, frégates, porte-avions, tanks, véhicules légers, artillerie.
Les entreprises françaises ont tout à gagner en Inde, certaines d’entre elles y sont implantées, à l’instar de Dassault ou de Safran. Les relations entre l’Hexagone et l’Inde sont au beau fixe depuis les années 1990 avec la signature d’un partenariat stratégique incluant la Défense comme composante majeure. De plus, la France est le cinquième explorateur mondial d’armes, avec un savoir-faire qui a fait ses preuves.
Néanmoins, le marché indien est de plus en serré en raison de la préférence affichée des autorités pour la production locale. Il en résulte une politique d’offsets obligatoire pour les achats directs d’équipements étrangers (à hauteur de 30 % du montant de l’acquisition). Des freins comme la lenteur du déroulement des contrats, la corruption et un budget insuffisant, malgré une constante augmentation sont également observés.