Dix ans après le début de l’engagement français en Afghanistan, le bilan s’avère lourd. En une décennie, le nombre des soldats français morts en territoire afghan s’élève à 78, l’année 2011 étant la plus meurtrière avec 24 décès. Cependant, comme le président Nicolas Sarkozy l’avait annoncé en juin dernier, le retrait des troupes a débuté cette année.
Parallèlement au rapatriement d’un tiers des forces américaines d’ici l’été 2012, la France a commencé le retrait de ses troupes engagées en Afghanistan depuis octobre dernier. Sur un effectif total de 4 000 soldats, 200 ont pu regagner le pays le 19 octobre. Un deuxième rapatriement de 200 autres est programmé d’ici 3 jours, un retrait de l’ensemble des effectifs étant prévu s’achever d’ici 2014.
Après s’être entretenu longuement avec son homologue américain, le président Sarkozy avait annoncé le retrait progressif des troupes françaises le 23 juin dernier.
Les conditions sont dures pour ces soldats en mission. Ainsi, leur rapatriement est désormais accompagné d’un suivi psychologique qui vise à leur faciliter la réadaptation à « retour progressif à la normale ». Outre ce soutien post-opération, appliqué depuis 2008, les soldats ont reçu un entrainement spécial de six mois, autant physique que psychologique, avant leur envoi en Afghanistan.
Au terme de leur rapatriement, un autre « stage de décompression » les attend, avec au programme, des séances de relaxation et des groupes de parole, des consultations personnalisées, des séjours dans des hôtels 5 étoiles ou encore des Mini-croisière en mer et des visites de ruines...Comme la Croix le relate, trois jours de décompression totale ont été réservés aux premiers rapatriés du 19 octobre à leur arrivée en terre française.
Par ailleurs, la France a payé lourd cet engagement. Depuis 2001, 78 soldats français ont perdu la vie en Afghanistan dont 5 réunionnais, notamment dans l’est du pays. Rien que pour l’année 2011, 24 engagés ont péri au combat dont treize entre juin et septembre.
Hier, deux légionnaires français ont été tués par un taliban dans la région de Kapisa. L’adjudant-chef (depuis le 1er décembre) Mohammed EL GHARRAFI, marié et père de quatre enfants, qui a rejoint les rangs de la Légion étrangère, le 3 décembre 1992, est tombé sous ces balles. En revanche, l’identité du sergent également décédé hier n’a pas été révélée par l’armée française, conformément aux voeux de la famille.