Le site Wikileaks a une nouvelle fois fait parler de lui en publiant des informations classées secrets d’Etat contenues dans 250 000 notes américaines confidentielles interceptées. Les révélations dressent notamment des portraits peu flatteurs de dirigeants de pays alliés des Etats-Unis au grand damne de la Maison Blanche qui a réagi par l’intermédiaire de la Secrétaire d’Etat Hilary Clinton.
La chef de la diplomatie américaine a tenu une conférence de presse hier pour dénoncer les agissements du site. "Les Etats-Unis déplorent profondément la divulgation de toute information censée être confidentielle, notamment d’entretiens privés entre homologues ou d’avis personnels et d’observations de nos diplomates" a signifié l’ancienne première dame. En effet, certains propos dévoilés par Wikileaks sont loin d’être diplomatiques, plongeant ainsi la Maison Blanche dans l’embarras.
Dans certaines notes, on peut notamment lire que le Nicolas Sarkozy est décrit comme "susceptible et autoritaire" par l’ambassade américaine qui souligne "les manières abruptes qu’adopte le dirigeant français". Un éminent diplomate américain a de son côté estimé que Silvio Berlusconi est un homme "irresponsable, imbu de lui-même et inefficace en tant que dirigeant européen moderne". Particulièrement critiqué pour ses frasques sexuelles, le dirigeant italien est aussi décrit comme "faible physiquement et politiquement" à cause des ses "longues nuits sans sommeil" et de son "penchant pour les fêtes". Le nouveau Premier ministre David Cameron est quant à lui considéré par le gouverneur de la Banque d’Angleterre de manquer de "profondeur". Le duo Medvedev-Poutine n’a pas été épargné. Comparé à Batman et Robin, le pouvoir exécutif russe serait tenu par le Premier ministre considéré par l’ambassade américaine de "mâle dominant" devant un Dimitri Medvedev "pâle et hésitant".
L’Iran de Mahmoud Ahmadinejad en a aussi fait les frais. L’un des notes avance que Téhéran aurait acquis auprès de la Corée du Nord des missiles de technologie avancée qui pourraient atteindre plusieurs grandes villes de l’Europe occidentale. Par ailleurs, dans une communication confidentielle entre Washington et le roi Abdallah, l’Arabie Saoudite aurait plusieurs fois appelé les Etats-Unis à lancer des frappes contre l’Iran afin de couper "la tête du serpent".
Lancée en première pour prévenir un malaise déjà bien ancré, Hilary Clinton a indiqué que la fuite est une attaque contre les Etats-Unis et la communauté internationale. "Les rapports qui ont été divulgués émanent de conversations qui devaient rester privées, et le fait de briser cette confiance sera très préjudiciable". Cette dernière a alors annoncé que Washington prendrait des mesures vigoureuses pour que ceux qui ont "volé" les documents rendent compte de leurs actes. Le ministre américain de la Justice Eric Holder a indiqué qu’une enquête criminelle était activement menée pour déterminer l’origine des fuites. Les personnes responsables risquent alors jusqu’à plus de 50 ans d’emprisonnement.
Créé en 2006, Wikileaks s’est rendu célèbre en publiant des milliers de notes militaires confidentielles sur l’Afghanistan et l’Irak.