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L’Unicef a publié ce mardi un rapport alarmant sur la situation des enfants migrants traversant la Méditerranée centrale. En moyenne, un enfant y perd la vie chaque jour, un chiffre probablement sous-estimé selon l’agence onusienne.
Selon un rapport publié mardi 15 avril par l’Unicef, environ 3 500 enfants migrants ont perdu la vie ou disparu ces dix dernières années en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l’Afrique du Nord et l’Italie. Cela équivaut à un décès par jour, précise France Info. L’organisation a toutefois souligné que ce chiffre pourrait être sous-estimé, puisque plusieurs naufrages ne laissent aucun survivant pour témoigner.
Le rapport s’est fondé sur la proportion d’enfants parmi les arrivées recensées par cette route migratoire, estimée à un sur six. Ce nombre est par la suite appliqué aux 20 800 personnes mortes ou portées disparues sur cette période.
L’Unicef a signifié que sept enfants sur dix qui empruntent cette route migratoire le font sans leurs parents. Selon ce document, "beaucoup d’enfants qui tentent de traverser la Méditerranée centrale fuient la guerre, les conflits, la violence et la pauvreté". Plus de la moitié d’entre eux ont signifié avoir été victimes de violences physiques durant le parcours migratoire. Un tiers des jeunes interrogés ont annoncé avoir été détenus contre leur gré.
Face à cette situation préoccupante, l’agence a appelé à une reconnaissance de cette réalité et à une protection renforcée de ces enfants confrontés à de multiples dangers.
Regina De Dominicis, responsable à l’Unicef, a noté que les droits garantis par la Convention relative aux droits de l’enfant s’appliquent au-delà des frontières. D’après elle, les gouvernements doivent garantir l’intérêt supérieur des mineurs, indépendamment de leur situation migratoire. L’organisation a martelé la nécessité que le futur Pacte européen sur la migration, attendu pour 2026, respecte pleinement les obligations légales en matière de protection de l’enfance.
L’Unicef a formulé quelques recommandations pour une meilleure protection des enfants. Elle a ainsi demandé le renforcement urgent des opérations de sauvetage en mer, avec une attention spécifique portée aux enfants. Elle a également exigé qu’à leur arrivée, chaque mineur soit immédiatement pris en charge juridiquement. Aucune situation ne doit justifier la détention d’un enfant, même lors des contrôles ou procédures liées à l’asile ou au retour. Des alternatives humaines et respectueuses de leurs droits doivent être systématiquement mises en œuvre.
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