Illustration - G.V der Westhuizen/ HotSp/SIPA
Tim Friede a risqué sa vie pour mettre au point un super antivenin. Il se serait volontairement exposé à plus de 200 morsures de serpents parmi les plus venimeux au monde.
Tim Friede, un ancien mécanicien du Wisconsin (États-Unis), il s’est injecté plus de 700 doses de venins de serpents - mambas, cobras, taipans, kraits… - pendant près de 20 ans. Il aurait volontairement reçu plus de 200 morsures. Son but était d’abord de renforcer son immunité afin qu’il puisse manipuler ses reptiles sans danger. Mais ce qui avait commencé comme un défi personnel a évolué.
Il voulait que sa résistance serve à quelque chose. Des chercheurs ont alors vu en lui une opportunité scientifique sans précédent. Pour Tim, son obsession s’est vite transformée en mission humanitaire. Malgré les risques, il a persévéré, documentant ses aventures sur YouTube. "Je n’ai jamais voulu mourir ni perdre un doigt. Mais j’ai continué, pour les gens à 8 000 kilomètres de moi qui meurent de morsures", a-t-il dit à la BBC.
Les scientifiques de Centivax, dirigés par le Dr Jacob Glanville, ont identifié deux puissants anticorps dans le sang de Tim. Ces anticorps peuvent neutraliser les neurotoxines présentes dans les venins des élapidés. Une expérimentation a été menée sur des souris, qui ont été exposées à des doses normalement mortelles de venin. Le cocktail expérimental a permis à certaines souris de survivre. Pour les autres, une protection partielle a été observée.
L’équipe ne compte pas s’arrêter là. Elle cherche désormais à développer un antivenin couvrant aussi les vipères, dont le venin agit différemment sur le sang. "D’ici 10 à 15 ans, nous espérons disposer d’un traitement efficace contre chaque classe majeure de toxine", selon le Pr Peter Kwong. Le Pr Nick Casewell, directeur du Centre de recherche sur les morsures de serpent à Liverpool, a souligné que des tests supplémentaires sont nécessaires avant une utilisation à grande échelle. L’exemple de Tim Friede prouve toutefois qu’une approche universelle n’est plus un rêve lointain.
Près de 140 000 personnes meurent de morsures de serpent chaque année. Et des centaines de milliers de victimes gardent des séquelles graves. Pourtant, les traitements actuels sont fragiles et souvent inaccessibles dans les zones rurales. Produits à partir d’animaux comme les chevaux, ils ne couvrent qu’un spectre étroit. Le moindre changement dans la composition du venin peut les rendre inefficaces.
Sources : 20 Minutes, CNews
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