Quatre jours après la fusillade ayant fait 26 morts dont 20 enfants aux Etats-Unis, le lobby des armes s’exprime enfin. L’association se dit « prête à contribuer activement aux efforts » pour éviter que « les meurtres horribles et insensés » comme ceux de Newtown ne se reproduisent.
La « National Rifle Association », défendant le libre commerce des armes à feu aux Etats-Unis, a finalement rompu le silence dans lequel elle s’est emmurée depuis les tragédies de Newtown. Elle s’est exprimée mardi à travers un bref communiqué et a annoncé la tenue d’une conférence de presse ce vendredi.
« La National Rifle Association of America est composée de quatre millions de pères et de mères, de fils et de filles... Nous avons été bouleversés, attristés, nous avons eu le cœur brisé à l’annonce des meurtres horribles et insensés de Newtown », indique le communiqué.
Ce lobby des armes, le plus puissant des Etats-Unis, a par ailleurs manifesté sa volonté de « contribuer activement aux efforts » pour faire en sorte que ce qui s’est passé dans cette école de Sandy Hook vendredi dernier, « ne se produise plus jamais ».
Ce jour là, un jeune homme de 20 ans avait ouvert le feu sur les élèves et les enseignants, tuant 26 d’entre eux. Depuis ce massacre, la NRA a disparu momentanément des réseaux sociaux, ceci « par respect pour les familles », explique-t-elle dans son communiqué relayé par 20Minutes.
Si officiellement, le lobby a choisi de jouer sur la discrétion, histoire de faire passer l’orage, certains partisans se sont montrés moins éloquents, rappelle Le Monde. Au lendemain de cette tuerie, un certain Josef Smith avait écrit sur les réseaux sociaux : « Les fusils ne tuent pas les gens. Ce sont les gens qui tuent ». Avant de rajouter « Mettez en pratique le deuxième amendement : gardez votre fusil chargé avec vous à tout moment ».
La NRA a toujours tenu des propos similaires lors des précédents malheureux épisodes ayant secoué l’Amérique. Elle a souvent rappelé que les armes sont là pour aider « les citoyens honnêtes » à mieux se protéger et que si on supprime l’amendement autorisant leur port, les gens seront livrés à eux-mêmes en cas d’attaque.
Le président Barack Obama, fortement secoué par les massacres de Newtown, avait déjà promis des dispositions fermes concernant le port d’arme. La Maison Blanche a confirmé hier son intention de soutenir les résolutions avancées par la sénatrice démocrate Dianne Feinstein. Cette dernière souhaite rétablir l’amendement interdisant la libre possession des armes semi-automatiques. Ce dispositif a pris fin en 2004 mais la sénatrice estime qu’il devrait être renouvelé pour prévenir de nouvelles violences.
Du côté des citoyens, nombreux sont ceux qui se disent contre le port d’armes. Après cette tragédie ayant fait 26 morts, la Maison Blanche a lancé une pétition sur son site internet. De vendredi à mardi matin, plus de 170 000 signatures ont été recueillies, battant tous les records enregistrés jusqu’ici par We the people, note Le Figaro.
A travers cette pétition, ceux qui ont apposé leur signature demandent au président américain « d’aborder immédiatement le problème du contrôle des armes à feu ».