Malgré les doutes sur sa culpabilité, Troy Davis a été exécuté par injection létale mercredi 21 septembre à 23h08 (03h08 jeudi GMT, 5h08 en France) au centre pénitencier de Jackson (Géorgie). Cet Afro-américain de 42 ans, condamné à mort en 1991 pour le meurtre d’un policier blanc, a clamé son innocence jusqu’au bout. Des centaines de manifestants présents à l’extérieur de la prison ont accueilli l’annonce de son exécution dans une profonde tristesse après avoir espéré pendant des heures un ultime rebondissement de l’affaire.
Troy Davis, devenu un symbole de la lutte contre la peine capitale aux Etats-Unis, a été exécuté après avoir clamé son innocence jusqu’à la fin. "Ce n’était pas de ma faute, je n’avais pas d’arme", a assuré Troy Davis, quelques minutes seulement avant sa mise à mort. Et il a ajouté : "A ceux qui s’apprêtent à m’ôter la vie, que Dieu vous bénisse".
A 22h53, Troy Davis a reçu une première injection létale, et à 23h08 il était déclaré mort, soit une quinzaine de minutes après le début de l’exécution. A l’extérieur du centre pénitencier de Jackson, des centaines de manifestants ont appris la nouvelle dans une tristesse indescriptible.
La France a immédiatement réagi pour regretter l’exécution.
"Nous déplorons vivement que les nombreux appels à la clémence n’aient pas été entendus", a déclaré dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères.
L’exécution de Troy Davis a été retardée de plus de quatre heures, dans l’attente d’une décision de la Cour suprême, qui a finalement donné son feu vert pour sa mise à mort.
Cet Afro-américain était soupçonné d’avoir tué par balle un policier blanc en 1989, alors que l’arme du crime n’a jamais été retrouvée et aucune empreinte digitale ni trace d’ADN n’avait été relevée. L’accusation s’est fondée sur les allégations de deux témoins, sept autres s’étant rétractés. A trois reprises, la date de son exécution avait été repoussée.