En marge d’un face à face entre des responsables de Facebook et des membres de « Europe vs Facebook », un collectif en guerre avec le réseau social depuis l’été dernier, certaines modifications majeures vont s’opérer sur le site. Il s’agit de la suppression définitive des données privées que les membres du réseau souhaitent supprimer et aussi d’un consentement préalable lorsque des données personnelles seront réutilisées, relate 20 minutes.
A l’issue d’une rencontre avec plusieurs membres du collectif « Europe vs Facebook » à Vienne, les responsables du réseau social Facebook reconnaissent finalement que leur procédure en matière de vie privée doit être révisée. Cette mesure corrobore avec l’intention de l’UE qui entend également revoir les textes régissant la protection des données, un dispositif qui n’a pas été réactualisé depuis 1995.
Max Schrems, un Autrichien de 24 ans et l’un des fondateurs du collectif, est à l’origine de ce changement de pratique. Cet étudiant en droit a décidé l’an dernier de déposer 22 plaintes au DCP, l’autorité irlandaise en charge de la protection des données. Ce choix a été pour lui stratégique vu que le siège international de Facebook se trouve dans ce pays. Il avait initié cette démarche après avoir constaté que Facebook conservait toutes les informations personnelles le concernant sur un fichier PDF de 1 220 pages, y compris les messages qu’il avait déjà supprimé bien avant.
Depuis, une bataille féroce s’est engagée entre son association et le réseau social. Le phénomène s’est vite répandu en Europe et aux Etats-Unis où Facebook a été la cible de vives critiques depuis septembre dernier.
La rencontre de lundi entre le collectif et le réseau social a été ainsi décisive. Les responsables de Facebook ont promis de rectifier leur façon de procéder. Toutes les données personnelles que les utilisateurs décident de supprimer seront donc automatiquement retirées de l’interface du site et de ses serveurs. Leur réutilisation doit en outre faire l’objet d’une demande de consentement de la part du site au membre concerné.
« Nous avons pu obtenir des informations, plus que nous n’attendions, et nous pensons que les choses avancent dans la bonne direction », s’est félicité Max Schrems, à l’issue de cette rencontre qu’il a estimée « constructive ». Il a également indiqué que son association veillera de très près à ce que Facebook respecte son engagement même si la mise en place de ce dispositif prendra un peu de temps.