Natacha Pisarenko/AP/SIPA
Sept praticiens - médecins, psychiatre, psychologue, infirmiers - sont jugés pour "homicide avec dol éventuel" dans le cadre du procès entourant la mort de Diego Maradona.
Le dossier judiciaire sur la mort de Diego Maradona avance petit à petit à Buenos Aires. Les médecins ayant pratiqué l’autopsie ont livré des éléments marquants jeudi. Selon eux, l’ancien footballeur se trouvait dans un état d’agonie, et son cœur pesait presque deux fois plus que celui d’un adulte moyen. Mauricio Casinelli, médecin légiste, a affirmé avoir observé "des signes d’agonie" lors de l’examen du corps dans la résidence médicalisée où l’ex-icône du football argentin a été retrouvé. Il estime que la dégradation aurait commencé "au moins douze heures" avant son décès, survenu entre 9h et 12h le 25 novembre 2020.
Sept membres du personnel médical – médecins, infirmiers, psychiatre et psychologue – sont accusés d’"homicide avec dol éventuel". Cette qualification s’applique lorsque la personne a conscience du risque mortel, mais agit malgré tout avec négligence. Le procès, commencé le 11 mars, devrait durer jusqu’en juillet, rapporte Le Figaro. Deux audiences par semaine sont prévues, avec environ 120 témoins attendus. Lors de l’ouverture, le procureur Patricio Ferrari a parlé d’un "assassinat" et d’un suivi médical digne d’un "théâtre de l’horreur". De leur côté, les accusés nient toute responsabilité.
D’après les experts, Maradona souffrait d’une accumulation d’eau dans les poumons depuis au moins dix jours. Il présentait aussi une insuffisance cardiaque et une cirrhose hépatique. Federico Corasaniti, également présent lors de l’autopsie, a déclaré que plusieurs signes visibles auraient dû alerter l’équipe médicale : les jambes gonflées, le ventre tendu, la respiration anormale, ou encore la couleur des lèvres. En revanche, l’examen n’a révélé ni alcool ni substances toxiques. Le cœur de l’ancien footballeur pesait près du double du poids habituel. Son cerveau et ses poumons présentaient également un poids supérieur à la normale, ces derniers étant remplis de liquide.