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Au cœur de cette visite officielle : la coopération sur les questions migratoires et les enjeux économiques entre San Salvador et Washington.
Selon la Maison Blanche, Nayib Bukele doit se rendre aux États-Unis ce lundi 14 avril. Donald Trump souhaite saluer l’engagement de Nayib Bukele dans la lutte contre l’immigration clandestine. Le président salvadorien a accepté l’incarcération de plus de 250 personnes expulsées du territoire américain dans le centre de détention du terrorisme (Cecot).La méga-prison construite sous l’impulsion de Bukele symbolise sa stratégie sécuritaire axée sur la lutte contre les gangs.
La plupart des détenus concernés seraient originaires du Venezuela. L’administration Trump les soupçonne d’appartenir à l’organisation criminelle Tren de Aragua. Certains défenseurs des droits humains dénoncent cependant des détentions arbitraires et des disparitions forcées. La législation invoquée pour ces expulsions est une loi datant du XVIIIe siècle, historiquement utilisée en période de guerre.
Cette visite officielle comporte aussi un volet économique. Washington a accordé six millions de dollars au Salvador pour avoir accueilli ces détenus. Le président Bukele a estimé que ce montant, bien que modeste à l’échelle des États-Unis, représentait une aide précieuse pour son pays.
Mais ce soutien financier ne compense pas les effets des nouvelles taxes commerciales imposées par les États-Unis. Depuis peu, les produits salvadoriens sont soumis à un droit de douane de 10 %, ce qui fragilise les exportations nationales. En 2024, environ un tiers des exportations du Salvador ont été expédiées vers les États-Unis, soit 2,1 milliards de dollars de marchandises, principalement du café, du sucre et des produits textiles.
Quelque 2,5 millions de Salvadoriens vivent actuellement aux États-Unis. Leurs transferts d’argent vers leur pays d’origine ont représenté 23 % du PIB du Salvador en 2024, selon la Banque centrale. Cette manne financière a atteint 8,5 milliards de dollars.
Les deux premiers mois de 2025 ont vu ces transferts bondir de 14 %, conséquence directe des vagues d’expulsions en hausse depuis le début de l’année, d’après les économistes locaux.
Source : Lefigaro.fr