Le site de téléchargement Megaupload a été fermé par la justice américaine pour un motif de violation des droits d’auteur. Dès jeudi soir, le président français Nicolas Sarkozy a salué cette fermeture, alors qu’une importante vague de réactions inondaient la toile.
Les fondateurs de Megaupload, l’un des plus importants sites de téléchargement au monde, ont été arrêtés par le FBI qui les a accusés d’avoir provoqué plus de 500 millions de dollars de perte au détriment des ayant-droits et d’avoir engrangé illégalement 175 millions de dollars de profit « grâce » aux abonnements et la publicité .
Suite à une décision de la justice américaine, Megaupload a été fermé jusqu’à nouvel ordre. La fermeture de cette plateforme de partage de fichiers a été vivement saluée par le président français Nicolas Sarkozy.
« La mise à disposition illégale, par ce service, d’œuvres protégées par le droit d’auteur, permettait à ses promoteurs de réaliser des profits criminels sous la forme de recettes publicitaires ou d’abonnements de ses usagers », écrit l’Elysée dans un communiqué diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi.
« La lutte contre les sites de téléchargement direct ou de streaming illégaux, qui fondent leur modèle commercial sur le piratage des œuvres, constitue une impérieuse nécessité pour la préservation de la diversité culturelle et le renouvellement de la création », poursuit le texte.
« C’est le financement des industries culturelles dans leur ensemble qui est mis en cause par ce type d’opérateurs. Le moment est donc venu d’une collaboration judiciaire et policière active entre Etats pour porter un coup d’arrêt à leur développement », conclut la présidence française.
Cependant, la fermeture de Megaupload n’a pas fait que des heureux. La preuve : les représailles ne se sont pas fait attendre. Il n’a fallu que quelques dizaines de minutes pour qu’un important réseau de hackers du collectif Anonymous ne fasse parler de lui sur la toile. Jeudi vers 22 heures, heure française, une vaste attaque informatique s’est jouée contre plusieurs sites officiels américains mais aussi ceux représentant les intérêts de la musique et du cinéma.
Ont été pris pour cible entre autres, le site du département de la Justice américaine (justice.gov), le site du FBI, de la MPAA - qui représente les ayants-droits des studios hollywoodiens, de la RIAA - industrie de la musique - ou d’Universal Music- première maison de disques au monde -, etc. Une attaque contre le site de la Maison Blanche a également été évoquée mais sans être confirmée. Même en France, le site hadopi.fr mais aussi Wikipédia n’ont pas été épargnés, où une attaque été signalée vers minuit, heure de métropole.
Les sites attaqués ont été pour la plupart victimes de ce qu’on appelle une attaque par déni de service connue sous son nom anglo-saxon DDOS (Distributed denial of service). Il s’agit des attaques par déni de service distribué, qui consistent à envoyer simultanément une multitude de requêtes vers un serveur informatique dans le but d’engorger ce dernier jusqu’à saturation. Par conséquent, les sites concernés deviennent inaccessibles ou tournent au ralenti pendant plusieurs heures.
D’une façon générale, les pirates se cachant sous le pseudonyme « Anon » ou « Anonymous » se servent du logiciel LOIC, qui permet au nombre très important d’ordinateurs d’orchestrer automatiquement des attaques. Selon CNN, l’attaque contre le site du département de la Justice américaine a vu la participation de quelque 27.000 internautes, dont certains ont participé involontairement après avoir cliqué sur un lien infecté.
Ce vendredi matin, la plupart des sites américains, dont FBI, département de la Justice, MPAA et RIAA et Universal Music sont de nouveau accessibles, et le retour à la normale a également été annoncé en France.