"Le symbole de la terreur dans le pays est tombé", clame Juan Manuel Santos, le président colombien en Assemblée générale de l’ONU à New-York.
Jorge Briceño Suárez alias Mono Jojoy, 57 ans, chef militaire des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) a trouvé la mort lors de "l’Opération Sodome" dont le coup d’envoi avait été donné par le Chef de l’Etat en personne dans la nuit de lundi à mardi.
Planifiée en secret, l’opération a vu la mobilisation d’une quarantaine d’avions et d’une trentaine d’hélicoptères ainsi que plusieurs centaines de militaires dans la région de Macarena où la base de la guérilla a été localisée.
Une vingtaine de guérilleros ont été tués pendant l’offensive. Jeudi soir, l’armée a diffusé plusieurs photos du cadavre du chef militaire dans les médias locaux.
Mono Jojoy, décrit comme étant le plus sanguinaire et le plus radical des chefs des Farc, a rejoint les forces révolutionnaires en 1975. Il a franchi un à un les échelons pour devenir dans les années 90 le principal stratège militaire du mouvement.
Il était visé par au moins 62 ordres de capture, 2 demandes d’extradition, 5 condamnations et 25 enquêtes préliminaires pour de multiples délits allant du trafic de stupéfiant à la conspiration en passant par la séquestration et des homicides à des fins terroristes.
Fort de ce succès, le président Juan Manuel Santos qui avait fait de la lutte contre les Farc une priorité à son arrivée au pouvoir, a appelé les dirigeants des guérilleros à déposer les armes. Cette opération est "mon message de bienvenue aux Farc", lance alors le président en assurant ne pas en rester là.
Quoiqu’il en soit, la mort de Mono Jojoy ouvre une porte vers la paix et la réconciliation dans le pays. Ingrid Betancourt, l’ex-otage français des Farc, estime que sa mort offre une lueur d’espoir à la Colombie et pourrait signifier la fin d’une longue nuit.