Il y a un an jour pour jour, la retentissante affaire DSK éclatait aux Etats-Unis, bouleversant définitivement l’échiquier politique en France.
Les images choc de l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn, diffusées par les télévisions américaines, restent gravées dans la mémoire. Les écrans du monde entier ont montré l’ancien patron du FMI menotté et escorté par des policiers américains. L’homme, qui était donné favori dans la course à la présidentielle française, est apparu complètement abattu, les traits tirés et le regard perdu dans le vague. Son arrestation, rapportée à la Une des quotidiens étrangers, a fait suite à une plainte déposée par la femme de chambre guinéenne Nafissatou Diallo.
Cette immigrée africaine de 32 ans alléguait avoir été violée par l’un des hommes les puissants de la planète en la personne du directeur du Fonds monétaire international (FMI). Une agression que DSK aurait commise dans la suite 2806 au 28e étage de l’hôtel Sofitel de Manhattan où son accusatrice travaillait comme femme de ménage.
En France, l’affaire a donné lieu à un véritable séisme politique. Celui qui fut donné vainqueur aux élections présidentielles voit son avenir s’écrouler inexorablement. Mais c’est un autre socialiste qui s’est vu propulsé au sommet après sa chute.
« La nuit du 14 au 15 mai 2011 où Dominique Strauss-Kahn est arrêté, Valérie (Trierweiler) réveille son compagnon (François Hollande). ‘C’est énorme, lui dit-elle, un événement digne du 11 Septembre ou de la mort de Lady Di !’ », s’exclamait l’actuelle première dame de France, selon Sud Ouest. « Sauf que là, tu es concernée… », lui répondait Hollande, qui voyait son destin se dessiner devant lui.
« Je réagissais encore en journaliste. Lui voyait déjà toutes les implications. Il n’a pas pris cela comme une bonne nouvelle », explique Valérie Trierweiler.
Aux Etats-Unis, la machine judiciaire s’est enclenchée contre l’ancien ministre socialiste Dominique Strauss-Kahn. Une plainte a été déposée pour « agression sexuelle, séquestration de personne et tentative de viol » et DSK, qui rejette les accusations, a été incarcéré à Rykers Island, une des pires prisons des Etats-Unis. Puis le jeudi 19 mai, l’ex-directeur du FMI a été placé en résidence surveillée après avoir passé quatre jours sous les verrous. Des rebondissements se sont succédé et l’intellectuel Français a été libéré sur parole le 1er juillet, à la suite de l’effondrement de l’accusation.
Le procureur de New-York Cyrus Vance a remis en cause la crédibilité de l’accusatrice Nafissatou Diallo, soupçonnée d’avoir menti à plusieurs reprises et inventé purement et simplement sa présumée agression. La procédure pénale est finalement abandonnée le 23 août 2011.
Déboutée au pénal, la femme de ménage du Sofitel a engagé de nouvelles poursuites au civil, une procédure qui est actuellement en cours. Le 1er mai 2012, le juge du tribunal du Bronx a refusé le classement sans suite de la plainte au civil de Nafissatou Diallo. Alors que les avocats de DSK demandaient l’annulation des poursuites, faisant valoir l’immunité diplomatique que bénéficiait leur client au moment des faits.
Pendant que DSK s’attèle à affûter sa défense, son accusatrice, qui n’a jamais repris le travail, réclame des dommages et intérêts d’un montant non précisé, ce qui laisse penser à un dénouement à l’amiable, comme c’est courant de voir au tribunal de Bronx.
A son retour en France, Dominique Strauss-Kahn a été rattrapé par deux autres affaires de mœurs. Le 5 juillet, la journaliste et romancière Tristane Banon a porté plainte contre le politicien socialiste pour tentative de viol. Après une intense bataille médiatique, l’accusation de la présumée victime française a été classée en octobre en raison d’une plainte jugée trop tardive, mais le parquet a reconnu une possible agression sexuelle.
Cependant, les ennuis judiciaires se sont multipliés pour Dominique Strauss-Kahn. Il a aussi été cité par la presse nationale dans un autre dossier : l’affaire du Carlton de Lille, un imbroglio mêlant prostitution de luxe et proxénétisme. De nouveau chahuté, le couple Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair a vivement démenti, dénonçant un acharnement médiatique à son encontre.