ALEXANDRE GELEBART/SIPA
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte aujourd’hui sur l’implication des professionnels de santé dans ces interventions. Elle appelle à des règles plus strictes pour mettre un terme à cette atteinte grave aux droits humains.
Pratique encore répandue dans plusieurs régions du monde, les mutilations génitales féminines touchent des millions de jeunes filles. Selon ONU Femmes, 230 millions de femmes et de filles vivent aujourd’hui avec les conséquences de MGF. Ces actes, souvent infligés avant la puberté, peuvent entraîner des douleurs chroniques, des infections, des problèmes de fertilité, voire des complications lors de l’accouchement. L’OMS estime que quatre millions de filles risquent encore de subir cette mutilation chaque année.
Selon l’OMS, des soignants réalisent ces actes à la place des membres des communautés locales dans certaines régions. Cette médicalisation risque de légitimer cette pratique néfaste, en la rendant plus acceptable socialement. Pascale Allotey, responsable de la santé sexuelle à l’OMS, rappelle que les soignants doivent défendre la santé des filles, pas la compromettre.
Pour enrayer cette pratique, l’OMS publie de nouvelles lignes directrices. Elle appelle les Etats à inscrire dans les codes de déontologie l’interdiction stricte de pratiquer des MGF. Les professionnels de santé doivent, au contraire, contribuer à faire évoluer les mentalités, selon Christina Pallitto, chercheuse à l’OMS. Leur rôle est aussi d’accompagner les survivantes, avec un suivi adapté à chaque étape de leur vie.
Depuis 1990, la probabilité pour une fille de subir une MGF a été divisée par trois. La pratique demeure courante dans une trentaine de pays. L’OMS insiste sur le fait qu’aucun bénéfice médical n’est lié à cette mutilation. Elle encourage les professionnels de santé à s’engager pleinement dans la prévention et la sensibilisation.
Source : Lefigaro.fr
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