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Après plusieurs années de discussions, les pays membres de l’OMS ont validé un texte inédit. Cet accord a pour objectif de renforcer la préparation et la gestion des futures pandémies, en s’appuyant sur les enseignements tirés de la crise du Covid-19.
Mercredi soir, les États membres de l’Organisation mondiale de la santé ont conclu un accord international sur la prévention des pandémies. Le texte, fruit de plus de trois ans de négociations, sera présenté lors de la prochaine Assemblée mondiale de la santé en mai. Il a été adopté par consensus, après une ultime session prolongée jusqu’au petit matin. "Vous avez écrit l’histoire", a salué le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Ce traité ambitionne de mieux coordonner les efforts mondiaux face aux futures crises sanitaires. Il encourage les pays à coopérer pour éviter les échecs constatés durant la pandémie de Covid-19. L’accord met en avant l’importance du partage des ressources, de l’information et des outils médicaux, y compris avec les pays à revenu faible ou intermédiaire. L’objectif affiché est clair : ne pas revivre les déséquilibres observés dans l’accès aux vaccins et tests.
Les discussions ont longtemps été freinées par le partage des technologies médicales, notamment au profit des pays en développement. Certains États, qui abritent de puissantes industries pharmaceutiques, ont refusé l’idée d’un transfert obligatoire. Un terrain d’entente a finalement été trouvé autour d’un partage "d’un commun accord." Le texte prévoit également la mise en place du système PABS. Ce dispositif permettra un accès coordonné aux agents pathogènes et aux bénéfices issus de leur étude, comme les vaccins.
De nombreuses voix saluent un texte qualifié de "moment fondateur" pour la coopération internationale. Anne-Claire Amprou, coprésidente des négociations, parle d’un accord en faveur de "l’équité et la solidarité." De son côté, Tedros Ghebreyesus a rappelé que l’inaction aurait un coût bien plus lourd à supporter.
Malgré l’importance de ce traité, les États-Unis, anciens principaux bailleurs de l’OMS, étaient absents des négociations, conséquence d’un retrait initié sous Donald Trump.
Source : Sudouest.fr