Accompagné par le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, le chef d’état-major interarmées Michael Mullen et le commandant des forces de l’Otan en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, le président afghan s’est solennellement recueilli devant quelques tombes de soldats américains tués dans son pays, en proie à l’insurrection des talibans.
WASHINGTON (AFP) - Le président afghan Hamid Karzaï a conclu son voyage à Washington jeudi en allant rendre hommage aux soldats américains tombés en Afghanistan, lors d’une visite empreinte d’émotion à l’immense cimetière national d’Arlington (Virginie, est).
Dans ce cimetière militaire, parsemé d’une multitude de stèles blanches, reposent plus de 300.000 personnes, pour l’essentiel des vétérans de la Deuxième guerre mondiale, de la Corée et du Vietnam, ainsi que des conflits en Irak et en Afghanistan.
Cette étape faisait partie d’une visite officielle de quatre jours aux Etats-Unis, au cours de laquelle M. Karzaï et le président Barack Obama ont multiplié les démonstrations d’unité et de bonne volonté, pour tenter de dépasser une période difficile dans les relations entre Washington et Kaboul.
Accompagné par le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, le chef d’état-major interarmées Michael Mullen et le commandant des forces de l’Otan en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, le président afghan s’est solennellement recueilli devant quelques tombes de soldats américains tués dans son pays, en proie à l’insurrection des talibans.
Le général McChrystal a estimé jeudi qu’il serait possible de juger "à la fin de l’année" du succès de l’offensive des forces internationales et afghanes dans le bastion taliban de Kandahar (sud), entamée depuis plusieurs mois et appelée à monter en puissance cet été.
"Je pense qu’on saura à la fin de l’année" si les efforts déployés à l’intérieur et autour de la ville de Kandahar ont produit les effets escomptés, a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse à Washington.
L’objectif de cette opération cruciale est de remettre sous le contrôle du gouvernement afghan d’Hamid Karzaï cette province-clé dans le bras de fer avec les talibans, dont le mouvement est né à Kandahar.
"Kandahar n’est pas contrôlé par les talibans", a par ailleurs assuré le général. "Le niveau de sécurité n’est pas suffisant à Kandahar mais les talibans ne contrôlent pas la ville. C’est une ville qui fonctionne", a-t-il insisté, malgré une vague d’assassinats visant des figures locales ces dernières semaines.
Dans un premier tribut à l’effort de guerre américain dans son pays, le président afghan avait visité mardi l’hôpital militaire Walter Reed, à Washington, qui accueille les blessés graves de retour des fronts irakien et afghan.
"J’ai vécu un moment très difficile en rencontrant un jeune homme, un très très jeune homme, qui avait perdu ses deux jambes et ses deux bras", avait-il confié avec émotion mercredi lors d’une conférence de presse aux côtés du président américain Barack Obama.
"Cela montre l’engagement des Etats-Unis envers la sécurité de l’Afghanistan (...) et la mission difficile qui nous attend d’offrir aux générations futures une vie meilleure et plus sûre", avait-t-il conclu.
Cherchant à apaiser les récentes tensions des derniers mois, les dirigeants afghan et américain ont affiché un front uni pendant la visite de M. Karzaï.
Le président afghan a assuré mercredi que les relations entre les deux pays, malgré des hauts et des bas, étaient "plus solides que jamais" et a exprimé sa gratitude pour les "sacrifices" américains en Afghanistan, tandis que M. Obama a assuré que les tensions avaient été "exagérées" par les médias.
Barack Obama a annoncé en décembre l’envoi de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, espérant ainsi reprendre l’initiative face aux talibans et pouvoir rapatrier les troupes américaines à partir de l’été 2011.